Dans un climat tendu, quatre régions boliviennes réclament leur autonomie
Quatre régions boliviennes, dont la prospère Santa Cruz, ont organisé, vendredi 15 décembre, des "cabildos", assemblées régionales, pour défendre des projets d'autonomie. Depuis une semaine, le climat politique s'est dégradé en Bolivie en raison de craintes de violences et de proclamations d'autonomie. Dimanche, quatre gouverneurs de région avaient annoncé la création d'une "Junte autonome démocratique de Bolivie", provoquant la colère du président Evo Morales, qui avait qualifié ces visées autonomistes de "trahison" et appelé l'armée à "défendre la patrie".
Face à une situation qu'il qualifie de "quasi insurrectionnelle", le gouvernement a finalement autorisé les "assemblées autonomistes" dans les régions agricoles de Santa Cruz, Beni, Pando et dans celle de Tarija, riche en gaz. A Santa Cruz, poumon économique du pays, il a envoyé des renforts de policiers et mis l'armée en alerte. L'inquiétude était importante, au vu des heurts violents entre membres d'un groupe de droite et de partisans du président socialiste qui ont éclaté peu avant l'ouverture des "cabildos", faisant au moins huit blessés près de la ville de Santa Cruz.
REFUS DES RÉGIONS ANDINES
Les visées autonomistes des régions riches du pays ont été dénoncées, jeudi soir, par des milliers de commerçants et chômeurs qui ont manifesté à Oruro sur les hauts plateaux andins. Ces derniers estiment que les quatre régions prospères doivent rester solidaires avec les provinces andines pauvres. A El Alto, banlieue misérable de La Paz, le conseiller municipal de gauche Roberto de la Cruz a averti que "si Santa Cruz approuve l'autonomie, nous allons lutter pour préserver la patrie".
Désireux de calmer le jeu, le vice-ministre à la présidence, Alfredo Rada, a affirmé jeudi que le gouvernement était prêt à des négociations. Evo Morales est en principe favorable à une décentralisation des pouvoirs mais prône un contrôle étatique accru de la gestion des ressources naturelles du pays, très inégalement distribuées sur le territoire.
Les organisateurs de l'assemblée de Santa Cruz ont cependant démenti les accusations de sécession qui leur sont adressées. German Antelo, président du Comité civique Pro-Santa Cruz, a souligné que l'objectif principal de l'assemblée était de ratifier le résultat d'un référendum local organisé en juillet, qui réclamait l'autonomie de la province. En outre, les assemblées régionales demandent à l'Assemblée constituante le retour d'un mode de décision à la majorité des deux tiers. En effet, le parti gouvernemental MAS, qui contrôle 52 % des sièges de l'Assemblée, a fait adopter il y a quelques semaines un règlement interne permettant un vote à la majorité absolue. L'opposition de droite, emmenée par le parti Podemos, a alors lancé un mouvement de grève de la faim d'ampleur nationale, impliquant des milliers de personnes dont certaines personnalités de renom. La grève a été suspendue vendredi pour faciliter la tenue des assemblées.
D'après www.lemonde.fr du 15/12/2006
Face à une situation qu'il qualifie de "quasi insurrectionnelle", le gouvernement a finalement autorisé les "assemblées autonomistes" dans les régions agricoles de Santa Cruz, Beni, Pando et dans celle de Tarija, riche en gaz. A Santa Cruz, poumon économique du pays, il a envoyé des renforts de policiers et mis l'armée en alerte. L'inquiétude était importante, au vu des heurts violents entre membres d'un groupe de droite et de partisans du président socialiste qui ont éclaté peu avant l'ouverture des "cabildos", faisant au moins huit blessés près de la ville de Santa Cruz.
REFUS DES RÉGIONS ANDINES
Les visées autonomistes des régions riches du pays ont été dénoncées, jeudi soir, par des milliers de commerçants et chômeurs qui ont manifesté à Oruro sur les hauts plateaux andins. Ces derniers estiment que les quatre régions prospères doivent rester solidaires avec les provinces andines pauvres. A El Alto, banlieue misérable de La Paz, le conseiller municipal de gauche Roberto de la Cruz a averti que "si Santa Cruz approuve l'autonomie, nous allons lutter pour préserver la patrie".
Désireux de calmer le jeu, le vice-ministre à la présidence, Alfredo Rada, a affirmé jeudi que le gouvernement était prêt à des négociations. Evo Morales est en principe favorable à une décentralisation des pouvoirs mais prône un contrôle étatique accru de la gestion des ressources naturelles du pays, très inégalement distribuées sur le territoire.
Les organisateurs de l'assemblée de Santa Cruz ont cependant démenti les accusations de sécession qui leur sont adressées. German Antelo, président du Comité civique Pro-Santa Cruz, a souligné que l'objectif principal de l'assemblée était de ratifier le résultat d'un référendum local organisé en juillet, qui réclamait l'autonomie de la province. En outre, les assemblées régionales demandent à l'Assemblée constituante le retour d'un mode de décision à la majorité des deux tiers. En effet, le parti gouvernemental MAS, qui contrôle 52 % des sièges de l'Assemblée, a fait adopter il y a quelques semaines un règlement interne permettant un vote à la majorité absolue. L'opposition de droite, emmenée par le parti Podemos, a alors lancé un mouvement de grève de la faim d'ampleur nationale, impliquant des milliers de personnes dont certaines personnalités de renom. La grève a été suspendue vendredi pour faciliter la tenue des assemblées.
D'après www.lemonde.fr du 15/12/2006