Pascual
mercredi, juin 20, 2007
Un dia mas camba que la yuca
Depuis le premier mai, les ouvriers, boulette de coca en coin, me demandaient une date pour jouer leur revanche au foot contre les adultes de NPH et les plus grands des jeunes. Ce week-end n’étant pas week-end de paye au chantier, et donc de sortie, nous avions convenu de nous retrouver le dimanche pour en découdre, sur un terrain non loin des improbables échaffaudages.
Baigné de soleil et remplis de niños et de casseroles entassées pêle-mêle dans le pick-up, nous étions partis les derniers, toujours avec mon permis de conduire belge qui ne vaut pas un clou ici. Mais comme aucun des bolivien n’a encore acheté de permis, c’était encore dans ce cas que la rengaine « no pasa nada » était la plus plausible. Par chance, les policiers n’avaient pas décidé de racketer.
Au son des raegeton « Vamos a aclarar el panorama … porque hay pinguines en la cama » nous sommes passés par le gros bled-marché de Warnes ; par Montero, petite ville débordant de moto-taxi, pour arriver à Portachuelo, vrai bled agricole, spécialiste peut-être des cuñapes de yuca et des rosca de arroz, mais qui a quand même la réputation d’abriter les plus jolis filles de la région.
Délaissant le sermon dominical où tous s’étaient rassemblés, nous sommes partis avec Pablo vers la communauté de San Ignacio vérifier la disponibilité du terrain du duel, non sans avoir bu notre chica de maní, et après qu’il ait mangé son escabeche de chancho (peau de porc caouchouteuse). Après quelques négociations et discussions inévitables mais tranquilles avec « el profe », l’instituteur en charge du football, l’affaire était règlée. La communauté, trop révérencieuse, me connaissait déjà sous le nom de « el inge ». Heureusement, quelques heures plus tard, maillot sur le dos et courrant ensemble derrière un ballon, cette déférence disparaîtrait.
Avalé le Majadito batido de pollo a la leña, et les ouvriers réapparus de nulle part, nous étions prêts à livrer bataille à deux pas de l’église aux allures d’étable et surmontée d’une antenne raccomodée. A ce moment, le lecteur étranger pourrait croire que tout était réuni pour que commence la joute. Il fallait encore débattre avec une autre équipe d’un tournoi triangulaire, et surtout avec le commentateur sportif de la radio de la comunauté, accessoirement ouvrier au chantier et qui se proposait de retransmettre le match. L’accord de retransmission trouvé, chaque équipe s’est acquittée de l’équivalent d’une bière. Le terrain ne possèdant pas de système audio, le match était retransmis par ondes et écouté par radio, essentiellement par les spectateurs présents autour du terrain. Organisé, le speaker avait noté noms de joueurs et les numéros associés. Si, selon les spectateurs, le commantaire était énonciatif au commencement, l’homme colora rapidement ses propos. Suivant ce qu’en dirent les auditeurs, certaines phases du commentaire ressemblaient à ceci, joyeux camaïeu local aux surnoms inventés sur le champs (comme c’est plus parlant, je me fais le plaisir de relater notre dernier but puisque nous avons gagné de justesse contre Arquithesis) : « Que jugadanga y que choque tan duro entre los grandotes. Tiene la pelota Arquithesis. Le quita la pelota el morocho Espinoza, le da al chiquilin Terraza. Pasa el chiquilin. Le pasa al correcamino Baltús, quien se esta iendo a la derecha. Centra hacia Herrera el autor. Patea. Gool… Goolazooooooo. Tercer goal del autor Herrera». Les spectateurs NPH du bord du terrain ne connaissant pas les noms de ouvriers, je ne peux malheureusement pas reproduire avec autant de talent camba les phases où ils nous ont roulé dans la farine.
Dans le soir tombant où les feux de cannes commencaient à luire aux alentours, les adultes aussi contens que les jeunes, avaient partagé un bon moment de sport ; ceux qui courrent le plus vite ou jouent mieux avaient gagné leur action, sans considération des positions sociales tellement importantes ici. Ni modo.
Baigné de soleil et remplis de niños et de casseroles entassées pêle-mêle dans le pick-up, nous étions partis les derniers, toujours avec mon permis de conduire belge qui ne vaut pas un clou ici. Mais comme aucun des bolivien n’a encore acheté de permis, c’était encore dans ce cas que la rengaine « no pasa nada » était la plus plausible. Par chance, les policiers n’avaient pas décidé de racketer.
Au son des raegeton « Vamos a aclarar el panorama … porque hay pinguines en la cama » nous sommes passés par le gros bled-marché de Warnes ; par Montero, petite ville débordant de moto-taxi, pour arriver à Portachuelo, vrai bled agricole, spécialiste peut-être des cuñapes de yuca et des rosca de arroz, mais qui a quand même la réputation d’abriter les plus jolis filles de la région.
Délaissant le sermon dominical où tous s’étaient rassemblés, nous sommes partis avec Pablo vers la communauté de San Ignacio vérifier la disponibilité du terrain du duel, non sans avoir bu notre chica de maní, et après qu’il ait mangé son escabeche de chancho (peau de porc caouchouteuse). Après quelques négociations et discussions inévitables mais tranquilles avec « el profe », l’instituteur en charge du football, l’affaire était règlée. La communauté, trop révérencieuse, me connaissait déjà sous le nom de « el inge ». Heureusement, quelques heures plus tard, maillot sur le dos et courrant ensemble derrière un ballon, cette déférence disparaîtrait.
Avalé le Majadito batido de pollo a la leña, et les ouvriers réapparus de nulle part, nous étions prêts à livrer bataille à deux pas de l’église aux allures d’étable et surmontée d’une antenne raccomodée. A ce moment, le lecteur étranger pourrait croire que tout était réuni pour que commence la joute. Il fallait encore débattre avec une autre équipe d’un tournoi triangulaire, et surtout avec le commentateur sportif de la radio de la comunauté, accessoirement ouvrier au chantier et qui se proposait de retransmettre le match. L’accord de retransmission trouvé, chaque équipe s’est acquittée de l’équivalent d’une bière. Le terrain ne possèdant pas de système audio, le match était retransmis par ondes et écouté par radio, essentiellement par les spectateurs présents autour du terrain. Organisé, le speaker avait noté noms de joueurs et les numéros associés. Si, selon les spectateurs, le commantaire était énonciatif au commencement, l’homme colora rapidement ses propos. Suivant ce qu’en dirent les auditeurs, certaines phases du commentaire ressemblaient à ceci, joyeux camaïeu local aux surnoms inventés sur le champs (comme c’est plus parlant, je me fais le plaisir de relater notre dernier but puisque nous avons gagné de justesse contre Arquithesis) : « Que jugadanga y que choque tan duro entre los grandotes. Tiene la pelota Arquithesis. Le quita la pelota el morocho Espinoza, le da al chiquilin Terraza. Pasa el chiquilin. Le pasa al correcamino Baltús, quien se esta iendo a la derecha. Centra hacia Herrera el autor. Patea. Gool… Goolazooooooo. Tercer goal del autor Herrera». Les spectateurs NPH du bord du terrain ne connaissant pas les noms de ouvriers, je ne peux malheureusement pas reproduire avec autant de talent camba les phases où ils nous ont roulé dans la farine.
Dans le soir tombant où les feux de cannes commencaient à luire aux alentours, les adultes aussi contens que les jeunes, avaient partagé un bon moment de sport ; ceux qui courrent le plus vite ou jouent mieux avaient gagné leur action, sans considération des positions sociales tellement importantes ici. Ni modo.