Arequipa et Casa Verde
Avec ses 300 jours d'ensoleillement annuel et son altitude plus modérée, le climat d'Arequipa, deuxième ville du Perou, contraste avec celui des hauteurs de Cusco et de l'Altiplano Bolivien. La ville est elle même très claire, construite en pierre de lave blanche, "le Sillar". Le magnifique centre urbain date de l'époque coloniale; les conquistadors de l'endroit s'étant enrichis du passage des caravanes de métaux de Potosi... Tiens donc. Notre principal intérêt, l'objet de notre attention était cependant tout autre : les petits pensionnaires de Casa Verde. Cette maison, née il y a environ 10 ans de la volonté d'un couple Germano-Peruvien, et financé en grande partie par des Allemands, accueille des mioches de 4 à 12 ans. Par la suite, les ados sont séparés, en Trampoline Hombres et Mujeres.
Pendant un mois, nous avons vécu chaque jour (avec un jour de conge sur les 4 dernieres semaines) avec "les Niños", essentiellement comme "professeurs". Si l'adieu a été (tres) dur, la vie n'a pas toujours été simple, et pourtant, magnifique. Habitués aux contacts adultes, il fallait s'habituer à une relation plus affective, à demander 10 fois au groupe et à chacun de se taire pendant les interminables devoirs, se fâcher parfois, les voir se fermer, essayer de nous influencer, nous provoquer, pleurer. Après une demi-heure cependant, les heurts étaient oubliés, ils venaient nous sauter dans les bras, et éventuelement prendre leur voix la plus douce pour nous demander une faveur. Pour expliquer certaines de leurs sautes d'humeur, il faut dire que la charge de travail scolaire et domestique est impressionante : après l'école qu'ils terminent à 14h30, ils dinent, puis s'acquitent de leurs devois jusqu'au souper vers 19h. Ceux qui n'ont pas termine buchent encore jusque parfois 21h... Le samedi est consacré à la lessive le matin et aux devoirs l'après midi. Et le dimanche matin, au lavage du Foyer et aux diverses revisions. J'attendais souvent l'apres midi du dimanche pour emmener les chicos jouer au foot "au parc". Malheureusement, contrairement aux autres, l'éducatrice du dimanche matin punissait tellement d'enfants que notre équipe etait souvent réduite a 3 ou 4 joueurs...
Nous aidions donc essentielement aux énormes devoirs. Parfois à 6 professeurs pour 16 eleves, parfois a 1 professeur pour 8 élèves. Difficile de les faire travailler sans qu'ils ne copient. Surtout avec une telle masse de "tareas", lorsqu'il y a deux classes différentes, plus une petite "chica especial", et qu'une des matières s'appelle "histoire du Perou". Encore plus dur la semaine des examens, quand il n'y a pas de devoirs définis, et que chacun croit qu'il "connait deja". Il faut donc faire étudier chacun selon son niveau et sa classe, assis sur une chaise, et sans trop crier...
Nous aidions en fait dans son travail Jose Luis, l'instituteur attitré, très chouette, qui essaie de laisser une place au jeu et à l'imagination des enfants dans une éducation très stricte. Au coin d'un bar, il se dit par ailleurs désoleéde l'attitude de certains Peruviens qui ne pensent qu'a l'aspect économique des touristes (je pense par exemple a Marlon, très sympa quand il pensait pouvoir nous vendre un tour toursitique, et changeant d'attitude comme un enfant gâté peu après qu'il ait compris qu'on n'était pas intéressés). Jose Luis est de l'autre camp, et on ne l'a pas quitté sans beaucoup de souvenirs affectueux, les mêmes que ceux qui nous restent de Janeth, la responsable de l'atelier de couture qui ramène un peu de travail dans le quartier et d'argent au foyer.
En dehors des devoirs, il y avait heureusement d'autres moments plus decontractés : au soir, et aussi le jour de la fête des pères à l'école. Les enfants n'ont plus de contacts avec leur famille que dans des locaux de l'association. Mais ce jour était un vrai jour de fête. Nous étions invités à l'école. Pour une raison que je ne comprends toujours pas, j'étais le seul representant masculin de Casa Verde pendant la grande partie de la fête. J'ai donc participe aux jeux enfants-parents. Il y en avait une dizaine. Par chance, j'ai gagné le premier jeu où il suffisait de courir les yeux bandés, puis le second où il fallait mettre la tête dans la farine, les gosses gagnant balons de foot et jeu électroniques. Suite à ces "exploits", et quand leur âge leur permettait de participer, tous voulaient m'entrainer avec eux, se fâchant si je ne les suivait pas. Me retrouvant assis sur une chaise pour un autre défi, j'ai compris que le jeu auquel j'allais participer était un quizz musical du Perou, avec obligation de chanter la chanson. Aidé par une chica de Trampoline, j'ai pu trouver le titre d'un morceau. Malheureusement, et malgré mes efforts et la bonne humeur générale, le chant ne fut pas à la hauteur... Je me suis abstenu pour le reste de l'épreuve.
Après le mini-foot de l'école, après les cadeaux émouvants et la fête que nos niños nous ont organisée, nous avons encore profité 2 jours de la ville. De ses fréquents tremblements de terre, impressionnants, bien que légers. De ses 15 000 taxis, les plus dangereux du Perou, qui enlèvent les Gringos, et sont fortement déconseilles par les Arequipeñens. De son marché a la phytotérapie omniprésente, ou la maca permet de soigner les baisses de tension, les rhumathismes, les ongles incarnés, les problemes intestinaux, la goutte, la peau sèche,... Tout comme l'huile de copaiba ou d'autres produits miracles, vendus dans les bus par des marchands ambulants assez doués, et qui peuvent guérir le meme genre de maladies et bien d'autres. Nous avons aussi rencontré d'étranges vendeuses au marché. L'une, me demandant mon occupation et mes projets me répond à ma surprise amusée -mais dissimulée- "Señor,... se esta ganando un sitio en el cielo" (1)...
Quelques semaines avant, avec Ingrid et Jonathan, et à une centaine de kilomètres, nous avions descendus les 1000 mètres sur le sentier des gorges vericales du Cañon del Colca et vu de près ses condors, l'oiseau sacré des Andes . Et rencontré Guillermo, un espagnol parisien qui n'en finissait pas de "salir mañana", et est resté 2 semaines. C'est que comme Vege, le premier écossais opéré du coeur dans son enfances, et qui y est depuis 3 ans, on s'attache a Arequipa. Nous, surtout à ses mioches qui forment une vraie famille.
(1) Señor, vous etes en train de vous faire une place au paradis.
Pendant un mois, nous avons vécu chaque jour (avec un jour de conge sur les 4 dernieres semaines) avec "les Niños", essentiellement comme "professeurs". Si l'adieu a été (tres) dur, la vie n'a pas toujours été simple, et pourtant, magnifique. Habitués aux contacts adultes, il fallait s'habituer à une relation plus affective, à demander 10 fois au groupe et à chacun de se taire pendant les interminables devoirs, se fâcher parfois, les voir se fermer, essayer de nous influencer, nous provoquer, pleurer. Après une demi-heure cependant, les heurts étaient oubliés, ils venaient nous sauter dans les bras, et éventuelement prendre leur voix la plus douce pour nous demander une faveur. Pour expliquer certaines de leurs sautes d'humeur, il faut dire que la charge de travail scolaire et domestique est impressionante : après l'école qu'ils terminent à 14h30, ils dinent, puis s'acquitent de leurs devois jusqu'au souper vers 19h. Ceux qui n'ont pas termine buchent encore jusque parfois 21h... Le samedi est consacré à la lessive le matin et aux devoirs l'après midi. Et le dimanche matin, au lavage du Foyer et aux diverses revisions. J'attendais souvent l'apres midi du dimanche pour emmener les chicos jouer au foot "au parc". Malheureusement, contrairement aux autres, l'éducatrice du dimanche matin punissait tellement d'enfants que notre équipe etait souvent réduite a 3 ou 4 joueurs...
Nous aidions donc essentielement aux énormes devoirs. Parfois à 6 professeurs pour 16 eleves, parfois a 1 professeur pour 8 élèves. Difficile de les faire travailler sans qu'ils ne copient. Surtout avec une telle masse de "tareas", lorsqu'il y a deux classes différentes, plus une petite "chica especial", et qu'une des matières s'appelle "histoire du Perou". Encore plus dur la semaine des examens, quand il n'y a pas de devoirs définis, et que chacun croit qu'il "connait deja". Il faut donc faire étudier chacun selon son niveau et sa classe, assis sur une chaise, et sans trop crier...
Nous aidions en fait dans son travail Jose Luis, l'instituteur attitré, très chouette, qui essaie de laisser une place au jeu et à l'imagination des enfants dans une éducation très stricte. Au coin d'un bar, il se dit par ailleurs désoleéde l'attitude de certains Peruviens qui ne pensent qu'a l'aspect économique des touristes (je pense par exemple a Marlon, très sympa quand il pensait pouvoir nous vendre un tour toursitique, et changeant d'attitude comme un enfant gâté peu après qu'il ait compris qu'on n'était pas intéressés). Jose Luis est de l'autre camp, et on ne l'a pas quitté sans beaucoup de souvenirs affectueux, les mêmes que ceux qui nous restent de Janeth, la responsable de l'atelier de couture qui ramène un peu de travail dans le quartier et d'argent au foyer.
En dehors des devoirs, il y avait heureusement d'autres moments plus decontractés : au soir, et aussi le jour de la fête des pères à l'école. Les enfants n'ont plus de contacts avec leur famille que dans des locaux de l'association. Mais ce jour était un vrai jour de fête. Nous étions invités à l'école. Pour une raison que je ne comprends toujours pas, j'étais le seul representant masculin de Casa Verde pendant la grande partie de la fête. J'ai donc participe aux jeux enfants-parents. Il y en avait une dizaine. Par chance, j'ai gagné le premier jeu où il suffisait de courir les yeux bandés, puis le second où il fallait mettre la tête dans la farine, les gosses gagnant balons de foot et jeu électroniques. Suite à ces "exploits", et quand leur âge leur permettait de participer, tous voulaient m'entrainer avec eux, se fâchant si je ne les suivait pas. Me retrouvant assis sur une chaise pour un autre défi, j'ai compris que le jeu auquel j'allais participer était un quizz musical du Perou, avec obligation de chanter la chanson. Aidé par une chica de Trampoline, j'ai pu trouver le titre d'un morceau. Malheureusement, et malgré mes efforts et la bonne humeur générale, le chant ne fut pas à la hauteur... Je me suis abstenu pour le reste de l'épreuve.
Après le mini-foot de l'école, après les cadeaux émouvants et la fête que nos niños nous ont organisée, nous avons encore profité 2 jours de la ville. De ses fréquents tremblements de terre, impressionnants, bien que légers. De ses 15 000 taxis, les plus dangereux du Perou, qui enlèvent les Gringos, et sont fortement déconseilles par les Arequipeñens. De son marché a la phytotérapie omniprésente, ou la maca permet de soigner les baisses de tension, les rhumathismes, les ongles incarnés, les problemes intestinaux, la goutte, la peau sèche,... Tout comme l'huile de copaiba ou d'autres produits miracles, vendus dans les bus par des marchands ambulants assez doués, et qui peuvent guérir le meme genre de maladies et bien d'autres. Nous avons aussi rencontré d'étranges vendeuses au marché. L'une, me demandant mon occupation et mes projets me répond à ma surprise amusée -mais dissimulée- "Señor,... se esta ganando un sitio en el cielo" (1)...
Quelques semaines avant, avec Ingrid et Jonathan, et à une centaine de kilomètres, nous avions descendus les 1000 mètres sur le sentier des gorges vericales du Cañon del Colca et vu de près ses condors, l'oiseau sacré des Andes . Et rencontré Guillermo, un espagnol parisien qui n'en finissait pas de "salir mañana", et est resté 2 semaines. C'est que comme Vege, le premier écossais opéré du coeur dans son enfances, et qui y est depuis 3 ans, on s'attache a Arequipa. Nous, surtout à ses mioches qui forment une vraie famille.
(1) Señor, vous etes en train de vous faire une place au paradis.