Pérou, politique et populisme
"Après avoir effectué un premier mandat jugé catastrophique entre 1985 et 1990, le leader de l'APRA est de retour à la tête du pays et succédera, le 28 juillet, au président Alejandro Toledo. "Je remercie le peuple du Pérou qui nous a donné son vote majoritaire", a lancé M. Garcia dans un long discours. Conscient d'avoir bénéficié du report des voix de nombreuses forces politiques, il a affirmé que son gouvernement serait un "gouvernement de concertation, de dialogue et d'ouverture".
"SAUVEUR DE LA DÉMOCRATIE"
La victoire de M. Garcia s'est jouée à Lima, la capitale, qui abrite près du tiers de l'électorat. La côte nord du Pérou a confirmé sa préférence historique pour l'APRA, tandis que le candidat nationaliste a reçu l'appui massif des régions andine et amazonienne, et du sud du pays. Confirmant sa domination du premier tour dans les régions isolées et démunies, M. Humala a reçu le soutien de 80,9 % des électeurs d'Ayacucho, une province du centre du pays fortement ébranlée par la guérilla du Sentier lumineux. Le scrutin conclut une campagne menée de main de maître par M. Garcia. Connu pour ses talents de fin politique, le dirigeant de l'APRA a réussi, à 57 ans, à faire oublier en quelques semaines l'image de son premier mandat, marqué par une crise économique qui a mené de nombreuses familles à la ruine, et à s'imposer comme le "sauveur de la démocratie", face à M. Humala, dont beaucoup craignaient la dérive autoritaire.
En pleine période de tensions entre les pays d'Amérique du Sud, M. Garcia aura su retourner en sa faveur les multiples interventions d'Hugo Chavez durant la campagne électorale. Le président vénézuélien a apporté son soutien à M. Humala et a menacé de rappeler son ambassadeur à Lima, en cas de victoire de son rival social-démocrate. "Aujourd'hui, le Pérou a envoyé un message en faveur de l'indépendance nationale, de la souveraineté de la nation et a mis en échec les efforts entrepris par Hugo Chavez pour nous intégrer dans sa stratégie d'expansion du modèle militaire et rétrograde qu'il tente d'implanter en Amérique latine", a déclaré M. Garcia, dimanche soir.
Le Parti du president
APRA.L'Alliance populaire révolutionnaire américaine a été fondée par Victor Raul Haya de la Torre en 1924. Pendant soixante ans, ce parti populiste a été la bête noire des militaires, son programme prônant l'anti-impérialisme et des nationalisations, mais aussi des communistes. L'élection d'Alan Garcia à la présidence, en 1985, a mis fin à ces affrontements.
L'"interventionnisme" d'Hugo Chavez a été attaqué à la réunion de l'OEA
Le soutien du président vénézuélien Hugo Chavez au candidat nationaliste péruvien, Ollanta Humala, a suscité la controverse ."Les démocraties latino-américaines qui ont le sentiment que le Venezuela intervient dans leurs processus démocratiques se défendent, a déclaré le sous-secrétaire d'Etat américain Robert Zoellick. Ce n'est pas seulement le Pérou, mais aussi le Nicaragua et d'autres." "La rhétorique enflammée, l'intervention, même verbale, dans les affaires d'autres pays et la disqualification morale des options politiques d'autres (pays) membres ne contribuent pas au climat d'harmonie qui devrait exister", a regretté le secrétaire général de l'OEA, José Miguel Insulza."
"SAUVEUR DE LA DÉMOCRATIE"
La victoire de M. Garcia s'est jouée à Lima, la capitale, qui abrite près du tiers de l'électorat. La côte nord du Pérou a confirmé sa préférence historique pour l'APRA, tandis que le candidat nationaliste a reçu l'appui massif des régions andine et amazonienne, et du sud du pays. Confirmant sa domination du premier tour dans les régions isolées et démunies, M. Humala a reçu le soutien de 80,9 % des électeurs d'Ayacucho, une province du centre du pays fortement ébranlée par la guérilla du Sentier lumineux. Le scrutin conclut une campagne menée de main de maître par M. Garcia. Connu pour ses talents de fin politique, le dirigeant de l'APRA a réussi, à 57 ans, à faire oublier en quelques semaines l'image de son premier mandat, marqué par une crise économique qui a mené de nombreuses familles à la ruine, et à s'imposer comme le "sauveur de la démocratie", face à M. Humala, dont beaucoup craignaient la dérive autoritaire.
En pleine période de tensions entre les pays d'Amérique du Sud, M. Garcia aura su retourner en sa faveur les multiples interventions d'Hugo Chavez durant la campagne électorale. Le président vénézuélien a apporté son soutien à M. Humala et a menacé de rappeler son ambassadeur à Lima, en cas de victoire de son rival social-démocrate. "Aujourd'hui, le Pérou a envoyé un message en faveur de l'indépendance nationale, de la souveraineté de la nation et a mis en échec les efforts entrepris par Hugo Chavez pour nous intégrer dans sa stratégie d'expansion du modèle militaire et rétrograde qu'il tente d'implanter en Amérique latine", a déclaré M. Garcia, dimanche soir.
Le Parti du president
APRA.L'Alliance populaire révolutionnaire américaine a été fondée par Victor Raul Haya de la Torre en 1924. Pendant soixante ans, ce parti populiste a été la bête noire des militaires, son programme prônant l'anti-impérialisme et des nationalisations, mais aussi des communistes. L'élection d'Alan Garcia à la présidence, en 1985, a mis fin à ces affrontements.
L'"interventionnisme" d'Hugo Chavez a été attaqué à la réunion de l'OEA
Le soutien du président vénézuélien Hugo Chavez au candidat nationaliste péruvien, Ollanta Humala, a suscité la controverse ."Les démocraties latino-américaines qui ont le sentiment que le Venezuela intervient dans leurs processus démocratiques se défendent, a déclaré le sous-secrétaire d'Etat américain Robert Zoellick. Ce n'est pas seulement le Pérou, mais aussi le Nicaragua et d'autres." "La rhétorique enflammée, l'intervention, même verbale, dans les affaires d'autres pays et la disqualification morale des options politiques d'autres (pays) membres ne contribuent pas au climat d'harmonie qui devrait exister", a regretté le secrétaire général de l'OEA, José Miguel Insulza."
(Extraits du monde en ligne du 06.06.06)
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2. Ici, a Arequipa, la télé et les journaux populaires à bas prix affichés à chaques coins de rue, ont donné des reflets de campagne de bas étage, bien plus marquée par les coups bas et les accusations mesquines que par de véritables idées politiques. Et pour beaucoup de Péruviens comme Luis, le boulanger du foyer pour enfants, il fallait "choisir entre un ancien voleur revenu d'exil et un ancien militaire loco et anti-gay". Les enfants de Casa Verde préféraient le militaire, "parce qu'il n'a jamais ete président, lui", "parce qu'il a promis de nous donner a manger", "parce que Madame a dit qu'Allan (l'autre) veut qu'on étudie 10 heures par jour"... Malgré la désinformation et le climat passionel, il fallait voter. Se sentant plus voleur qu'intolerant, Luis a choisi, par défaut.
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