Pascual
samedi, novembre 03, 2007
jeudi, juillet 19, 2007
Tio... cual es "su" regalo de despedida?
vendredi, juillet 06, 2007
Cours accéléré d' haguayo avec Juan Manuel
Plier le tissu en deux parties légèrement inégales. Tourner la partie la plus courte du coté du bébé. Passer la manta sous ses bras.
L'axe du bien
Si célèbre il y a quelques années, la théorie de l’axe du mal, prétexte fumeux, s’est écroulée sur ses fondements boîteux. Moins fameuse, son antithèse pourrait cependant être une de ces formules de propagande pour camper les puissances humanitaires et ses indispensables héros. Mais pour les montagnards orientaux comme pour les candidats à la béatification et leurs acolytes, l’uniforme qu’on voudrait leur faire porter est parfois bien grand pour leur carcasse d’humain.
Au pays de « la charla » aux engagements sans lendemain comme sur les reste de la boule désaxée et corrompue, des gars se battent pour que des gamins puissent apprendre à lire, parfois même pour qu’ils apprennent à parler. D’autres apprécient la facilité considérant qu’il s’agit d’utiliser des excédents de grandes fortunes. Et dans l’axe du bien, certains maillons oublient la chance qu’ils ont de pouvoir accorder leurs valeurs éthiques aux valeurs de leur travail, et parfois tirent vanité de leur position dans la chaine de l’entraide. La contamination à la théorie des axes me guette. Je referme rapidement ce texte, sorte de boîte de Pandore de lieux communs à l’intérêt bien réduit. Le seul avantage sera qu’il m’a permis d’accrocher des mots à des déceptions, de les relativiser, et de détourner un logo pour en remodeler l'image.
mercredi, juin 20, 2007
Un dia mas camba que la yuca
Baigné de soleil et remplis de niños et de casseroles entassées pêle-mêle dans le pick-up, nous étions partis les derniers, toujours avec mon permis de conduire belge qui ne vaut pas un clou ici. Mais comme aucun des bolivien n’a encore acheté de permis, c’était encore dans ce cas que la rengaine « no pasa nada » était la plus plausible. Par chance, les policiers n’avaient pas décidé de racketer.
Au son des raegeton « Vamos a aclarar el panorama … porque hay pinguines en la cama » nous sommes passés par le gros bled-marché de Warnes ; par Montero, petite ville débordant de moto-taxi, pour arriver à Portachuelo, vrai bled agricole, spécialiste peut-être des cuñapes de yuca et des rosca de arroz, mais qui a quand même la réputation d’abriter les plus jolis filles de la région.
Délaissant le sermon dominical où tous s’étaient rassemblés, nous sommes partis avec Pablo vers la communauté de San Ignacio vérifier la disponibilité du terrain du duel, non sans avoir bu notre chica de maní, et après qu’il ait mangé son escabeche de chancho (peau de porc caouchouteuse). Après quelques négociations et discussions inévitables mais tranquilles avec « el profe », l’instituteur en charge du football, l’affaire était règlée. La communauté, trop révérencieuse, me connaissait déjà sous le nom de « el inge ». Heureusement, quelques heures plus tard, maillot sur le dos et courrant ensemble derrière un ballon, cette déférence disparaîtrait.
Avalé le Majadito batido de pollo a la leña, et les ouvriers réapparus de nulle part, nous étions prêts à livrer bataille à deux pas de l’église aux allures d’étable et surmontée d’une antenne raccomodée. A ce moment, le lecteur étranger pourrait croire que tout était réuni pour que commence la joute. Il fallait encore débattre avec une autre équipe d’un tournoi triangulaire, et surtout avec le commentateur sportif de la radio de la comunauté, accessoirement ouvrier au chantier et qui se proposait de retransmettre le match. L’accord de retransmission trouvé, chaque équipe s’est acquittée de l’équivalent d’une bière. Le terrain ne possèdant pas de système audio, le match était retransmis par ondes et écouté par radio, essentiellement par les spectateurs présents autour du terrain. Organisé, le speaker avait noté noms de joueurs et les numéros associés. Si, selon les spectateurs, le commantaire était énonciatif au commencement, l’homme colora rapidement ses propos. Suivant ce qu’en dirent les auditeurs, certaines phases du commentaire ressemblaient à ceci, joyeux camaïeu local aux surnoms inventés sur le champs (comme c’est plus parlant, je me fais le plaisir de relater notre dernier but puisque nous avons gagné de justesse contre Arquithesis) : « Que jugadanga y que choque tan duro entre los grandotes. Tiene la pelota Arquithesis. Le quita la pelota el morocho Espinoza, le da al chiquilin Terraza. Pasa el chiquilin. Le pasa al correcamino Baltús, quien se esta iendo a la derecha. Centra hacia Herrera el autor. Patea. Gool… Goolazooooooo. Tercer goal del autor Herrera». Les spectateurs NPH du bord du terrain ne connaissant pas les noms de ouvriers, je ne peux malheureusement pas reproduire avec autant de talent camba les phases où ils nous ont roulé dans la farine.
Dans le soir tombant où les feux de cannes commencaient à luire aux alentours, les adultes aussi contens que les jeunes, avaient partagé un bon moment de sport ; ceux qui courrent le plus vite ou jouent mieux avaient gagné leur action, sans considération des positions sociales tellement importantes ici. Ni modo.
lundi, juin 04, 2007
lundi, mai 28, 2007
USA 94 pour longtemps encore
de ne plus autoriser les rencontres internationales
au delà d'une altitude de 2500 mètres.
Parmi les stades visés : la Paz (3600m) et Potosi (4000m)
Pour les Boliviens, il s'agit d'une petite tragédie,
faisant les gros titres des jounaux et sujets TV.
Le stade de la Paz est en effet un de leurs atouts majeurs,
où viennent s'essouffler les géants footballistiques sud américains.
Désormais, il sera encore un peu plus difficile à la Bolivie
de se qualifier pour un deuxième mundial, après les USA 94.
Salade étoilée
La tête dans cinq étoiles,
Ceux qui développent,
Qui se congratulent,
Qui s’émoeuvent,
Qui versaient une larme,
Et reprenaient une coupe ;
Ceux qui arrachent à la misère,
Qui se montre-en-or,
Qui se l’écoutent dire,
Qui s’offrent leurs indulgences,
« Montent vers Dieu »,
Et descendent au Ritz.
Je m’interrromps,
Car j’accuse,
Je mens,
Je calomnie.
J’étais absent,
J’écoute les témoins,
Me fie aux murmures,
M’accroche au pire.
J’oublie les anonymes
Qui donnent en silence,
Qui n’étaient pas de la fête annuelle,
Des milliers de dollars,
Auprès du gratin de l’organisation,
Des tables directives,
Garants du bien-être enfantin,
Robins des bois du tiers monde,
Caution morale,
Perclus d’idéaux
… Idéalement.
Promesses de rêves,
Vendeurs d’histoires.
Dans le même temps, les gamins livrent leur vie,
Troquent leur histoire ancienne pour un autre futur,
Mi propiétaires,mi usufruitiers,
Thésauriseur de leurs statut.
A côtés des voitures, leurs cousins bronzent à la lune,
S’emplissent de colle et analysent parfois,
Comparent les avantages humanitaires,
Les offres des fonds étrangers,
Et ignorent d’autres fois d’immenses projets vides.
Mon honnêteté m’ordonnerait,
D’effacer ces diffamations,
Preuves de mon ignorance,
Connaissances fractionnaire,
Fragments Boliviens,
Focalisés sur son "grand frère",
Aux cheveux lisses,
Lissant sa chemise,
Lissant sa photo,
Adoré des gosses,
Récitant son image ;
Symbole officiel,
Exemple à suivre,
Parfumé de vertu,
Déclamant ses valeurs :
Variables au dollar,
Fermes au Bolivien ;
Ecoutant ses louanges,
Tenant dans son bec un fromage trop grand,
Préférant son agrément,
Plutôt que l’intérêt des mioches,
Sorte d’orphelin fils à papa ;
Fasciné par de jeunes-filles,
Assidu aux femmes pro,
Frère d’Ethyl,
Cadre dynamique,
Cadre photo…
Trop loin des peones,
Qui dès avant le soleil,
Se sèvrent de vie,
Instruisent les enfants,
Ou construisent sa cité,
Vivent dans la terre,
Mastiquent la coca,
Et crèvent au soleil.
Comme la page décroît, le besoin grandit
De reconnaître l’altruisme et ce qui guérit,
L’obligatoire propagande, tout le réseau,
L’efficacité,
Le bonheur des mômes,
Les sacrifices et la bonne humeur,
Le travail de centaines de forces,
D’admettre les valeurs de ceux que j’ai raillés sans grâce.
D’admirer enfin tous ceux qui dessinent un avenir aux gosses.un avenir aux gosses.
samedi, mai 26, 2007
mercredi, mai 02, 2007
mercredi, avril 18, 2007
... Et les coulisses.
Ceci pourraient être les coulisses. Mais ce serait absurde. Qui pourrait croire qu'un tel homme ait un comportement semblable...?
mardi, avril 10, 2007
lundi, avril 09, 2007
dimanche, avril 08, 2007
Cousinage
Le sépratisme s'est implanté et paraît intégré dans la culture. Les ouvriers, les innombrables chauffeurs de taxi en parlent comme d'un remède vers plus de ressources. Ils discourent avec véhémence, s'emportent; certains se sont battus. Il nest pas nécessaire cependant d'être expert politique pour comprendre qu'ils ont moins à y gagner que ceux qui les mobilisent. L'éducation, l'influence s'allient aux "peones", ou les utilisent. Ici comme ailleurs, sans un mimimum d'encadrement, l'argent fait la force, la force fait l'argent. Il semble heureusement que les rumeurs de guerre civile que l'on entendit à cette époque se soient tues. Le gouvernement s'est rendu à l'idée qu'il était obligé de faire certaines concessions s'il voulait continuer à dirriger ce pays tellement facile à paralyser. La mentalité guerrière n'est pas une habitude et, comme me le faisait remarquer un chef d'entreprise locale, l'une des grandes chances de la Bolivie est qu'elle soit presque totalement dépourvue d'armes.
samedi, avril 07, 2007
Patinage
Malgré cette mauvaise nuit, je me lève de bonne humeur, relate mon rêve et en rit. J'ai à l'esprit l'excès de sport de la veille, que je relie à mon songe. Un psychologue prend part à la discussion. Selon les théories de l'inconscient qu'il énonce, il serait admis que l'une des trois explications au rêve typique du choc, et la plus probable après avoir entendu les autres, serait la proximité d'un changement important.
Persuadé du rapport entre l'inconscient et le conscient, mais peu au faîte des théories de Freud et de sa suite, et en vérité un peu réticent aux théories simplistes du professionel bolivien, je serais cependant prêt à accepter d'établir certains recoupements avec ma situation actuelle.
Une autre facette de l'imagerie collective me vient à l'esprit pour étayer mon impression. Je repense à ces personnages de dessins animés ou clowns de vieux films, aux pieds posés sur deux patins allant en sens opposé, deux rails, deux icebergs qui s'ecartent inexorablement. Impuissants à en choisir un seul et incapable d'éviter l'immanquable, le bonhomme est contraint de plonger pour rejoindre l'un d'eux.
La fin de la construction s'approchant avec la joie de voir se terminer le chantier, l'appréhension de voir se terminer l'aventure actuelle et d'arriver le changement de vie, je vais devoir plonger et élire ma banquise. Choisir entre une vie de Belge en Bolivie (ou ailleurs) et une vie en Belgique avec les expériences boliviennes. Entre les tropiques et le froid. Entre les jolies métisses et les charmantes Belges. Entre le plaisir de trouver l'ombre des palmiers, et l'agréable sensation, difficile à comprendre pour qui n'en a pas été sevré, d'une promenade le long de la Meuse un jour de pluie. Entre la cueillette de mangues ou de canne à sucre, et l'odeur des bois belges au printemps et leurs couleurs de l'automne. Entre les routes boliviennes atypiques et les tristes autoroutes belges d'un soir d'hiver.
Contrairement aux éternels acariâtres qui pensent que seule l'opulence leur est acceptable, je me rends compte de la chance du choix. Certains expatriés ou voyageurs au long cours se plaignent de certains désagréments. Sont ils conscients de leur chance? S'ils ne sont pas satisfaits, il leur est loisible de retourner dans un pays "développé" et chercher un travail, ce qui n'est pas permis aux Boliviens. Ils oublient de dire qu'un salaire d'expatrié (même le SMIC belge comme moi, voire le chomage belge) offre de bonnes possibilités ici. Dans un pays où le pouvoir de l'argent est moins bridé, leur position sociale et leur compte en banque leur offre une sensation de pouvoir, dont certains profitent, comme toujours. La nature même des emplois disponibles à l'étranger est en général plus intéressante, du fait de l'offre restreinte de "spécialistes", et du faible niveau de rigueur de la formation bolivienne que je ne voulais pas voir en arrivant, mais dont je suis persuadé par expérience.
Un pied sur chaque iceberg, je sais qu'ils s'éloignent. L'un chariant la culture qui est la mienne, le pays de ma famille et mes amis, les réalités communes qui n'existent pas vraiment mais que l'on sait. L'autre promettant l'enrichissement culturel, le partage du meilleur, la découverte, le métissage. Après tant de chaleur, je crains l'eau froide.
jeudi, mars 22, 2007
La dengue
Première ligne de défense: aucun moyen préventif n’assure à lui seul une protection totale
- La protection qui doit être vestimentaire et domiciliaire fait appel à des agents mécaniques ou physiques (vëtements, climatisation, moustiquaires,….) et à des agents chimiques (pyréthrinoïdes= deltaméthrine ou perméthrine).
- Le port de vêtements clairs, amples et couvrants avec de longues manches et longues jambes en tissus plutôt épais ( les moustiques peuvent piquer à travers les tissus fins) est vivement recommandé.
- Parallèlement il faut éviter autant que possible de majorer le risque en s’exposant inutilement au dehors.
- Le soir, concentrer ses efforts pour réduire le risque de piqûre, maximum à cette période de la journée, en utilisant des répulsifs ou répellents(insectifuges) sur les parties découvertes du corps. (DOLMIX® force 3, Cinq sur cinq®, Insect écran lotion®…Mousticologne® crème, stick…) et penser à imprégner les vêtements.
- A l’extérieur, utilisez les très communes spirales ou serpentins insecticides ou tortillons fumigènes et imprégner vos vêtements sur leur face externe ou vos toiles de tentes en les pulvérisant avec de la permethrine disponible en officine.
- La mise en place de moyens mécaniques de protection des ouvertures (grillages fins, protections des bouches d’air conditionné) et individuels pour la nuit (moustiquaire personnelle imprégnée d’insecticides et non trouée).
- Dormir de préférence dans une chambre climatisée (la climatisation ne fait que réduire l’agressivité des moustiques) sous une moustiquaire imprégnée (K-Orthrine Flow 25 =200 ml pour 8 litres d’eau à le double avantage d’être efficace et économique. Imprégnation valable 3-6 mois). La moustiquaire doit être en bon état (sans trou !) et utilisée correctement (bordée sous le matelas ou touchant le sol).
- Tous ces répulsifs sont toxiques (...) de par une possible absorption transcutanée et/ou ingestion et seront donc utilisés avec prudence chez le jeune enfant et contre-indiqués chez la femme et le nourrisson de moins de 30 mois.
- Deux mesures principales de prévoyance devront cependant être observées simultanément pour tout voyage à risque de l’adulte et surtout de l’enfant qui présente pas définition un risque accru d’emblée grave = > il ne faudra donc pas négliger tout complément (prophylaxie médicamenteuse ou vaccin) en deuxième « rideau ».
- Ne pas oublier les possibles attaques au niveau des pieds et de ce fait, prendre l’habitude de toujours marcher avec une paire de chaussures fermées et montantes ;
- Pour les expatriés en zone d’endémie, un billet open peut-être une sage précaution...
Allez, je mets mon scaphandre imprégné de K-orthrine flow 25, et je vais bosser...
mercredi, mars 07, 2007
mercredi, janvier 31, 2007
J'ai rendez-vous avec vous
mardi, janvier 09, 2007
dimanche, janvier 07, 2007
Formulaire RC-REC 06
Lors de certaines des 10 demi journées gaspillées, nous nous sommes soumis aux analyses de sang, avons fait jurer Interpol que notre pays n'avait rien a nous reprocher, avons posé pour les archives d'etat. Mais la plupart du temps, nous apportions une déclaration d'avocat, certifiée par notaire, autorisant la délivrance d'un autre formulaire permettant la réalisation de je ne sais quel acte capital des arcanes de la bureaucratie bolivienne, où la maxime procédurière du "no me toca" [1] autorise un fonctionnaire à regarder dans l'inction totale les files qui s'allongent au guichet voisin, sans y voir rien d'autre qu'une file au gichet voisin.
Ma volonté de transcription "presque" totale de la vérité m'oblige à la nuance suivante. Ces heures perdues ne sont pas une fatailité. Un billet, vert de préférence, glissé entre les bonnes feuilles ou les bonnes mains, accélère fortement le traitement du dossier. Lorsque la police m'arrête sur mon trajet au chantier, me repprochant à raison mon permis de conduire belge, je ne peux que payer les 30 Bol (3$) négociés, et qui m'évitent d'acheter le permis internationnal de 170$. Mais dans ces bureaux, les relents de mauvaise gestion étaient trop forts. Nous avons donc économisé les dollars, et dépensé les heures, refusant même de payer des chocolats à une guichetière qui menacait de prendre sa pause juste avant nous si nous n'accédions pas à son envie sucrée. Elle est donc partie. J'ai été la rechercher, lui disant avec fermeté devant ses collègues que je n'étais pas d'accord avec ses paroles précédentes. En leur présence, elle a nié mes paroles et est venue poser le cachet nécessaire au passage au guichet suivant. Si j'avais eu moins de chance, ils auraient fait semblant de rien, mais il semble qu'il y ait eu un soupcon d'intégrité.
Il y eut encore par la suite, un déménagement où nous avons cherché nos passeports dans des caisses où ils n'etaient pas, un petit chef de bureau qu'il a fallu ennuyer et beaucoup contrarier pour qu'il fasse signer à son chef l'ultime document, et des dizaines de fonctionnaires, intensément chefs de quelque chose, et sûrs de leur fine connaissance formaliste à défaut de leur rôle.
Il y eut d'autres attentes, pour nous et les autres "expatriés". La situation était exagérée même pour les Boliviens. Une chaine télévisée de l'opposition de droite est un jour venue faire un reportage sur le lieux de galère administrative. La journaliste grande et blonde qui est venue vers moi recherchait aussi des étrangers aidant le développement bolivien, mais qui en étaient empêchés. En ces moments de guerre politique, j'ai refusé quelques instants de célébrité médiatique qui me tendaient les bras, et plus sérieusement, refusé de me faire instrumentaliser aux fins politiques d'une télévision "pétroléeuse". Tout comme j'ai laissé tomber la dernière étape des tractations administratives pour obtenir la résidence d'un an. Sans être tout à fait illégal, je suis donc fraudeur en Bolivie... Ca me rend probablement plus Bolivien que leur papier.
[1] : Ca ne me (touche) concerne pas.
vendredi, décembre 15, 2006
Dans un climat tendu, quatre régions boliviennes réclament leur autonomie
Face à une situation qu'il qualifie de "quasi insurrectionnelle", le gouvernement a finalement autorisé les "assemblées autonomistes" dans les régions agricoles de Santa Cruz, Beni, Pando et dans celle de Tarija, riche en gaz. A Santa Cruz, poumon économique du pays, il a envoyé des renforts de policiers et mis l'armée en alerte. L'inquiétude était importante, au vu des heurts violents entre membres d'un groupe de droite et de partisans du président socialiste qui ont éclaté peu avant l'ouverture des "cabildos", faisant au moins huit blessés près de la ville de Santa Cruz.
REFUS DES RÉGIONS ANDINES
Les visées autonomistes des régions riches du pays ont été dénoncées, jeudi soir, par des milliers de commerçants et chômeurs qui ont manifesté à Oruro sur les hauts plateaux andins. Ces derniers estiment que les quatre régions prospères doivent rester solidaires avec les provinces andines pauvres. A El Alto, banlieue misérable de La Paz, le conseiller municipal de gauche Roberto de la Cruz a averti que "si Santa Cruz approuve l'autonomie, nous allons lutter pour préserver la patrie".
Désireux de calmer le jeu, le vice-ministre à la présidence, Alfredo Rada, a affirmé jeudi que le gouvernement était prêt à des négociations. Evo Morales est en principe favorable à une décentralisation des pouvoirs mais prône un contrôle étatique accru de la gestion des ressources naturelles du pays, très inégalement distribuées sur le territoire.
Les organisateurs de l'assemblée de Santa Cruz ont cependant démenti les accusations de sécession qui leur sont adressées. German Antelo, président du Comité civique Pro-Santa Cruz, a souligné que l'objectif principal de l'assemblée était de ratifier le résultat d'un référendum local organisé en juillet, qui réclamait l'autonomie de la province. En outre, les assemblées régionales demandent à l'Assemblée constituante le retour d'un mode de décision à la majorité des deux tiers. En effet, le parti gouvernemental MAS, qui contrôle 52 % des sièges de l'Assemblée, a fait adopter il y a quelques semaines un règlement interne permettant un vote à la majorité absolue. L'opposition de droite, emmenée par le parti Podemos, a alors lancé un mouvement de grève de la faim d'ampleur nationale, impliquant des milliers de personnes dont certaines personnalités de renom. La grève a été suspendue vendredi pour faciliter la tenue des assemblées.
D'après www.lemonde.fr du 15/12/2006
dimanche, novembre 26, 2006
Le temps d'un sablier
Après 75 kilomètres, je fus arrêté à Portachuelo, le gros village le plus proche de ma destination, par quelques pneus et arbres sur la chaussée. Habitués à ce genre de pratique, les Boliviens étaient déja descendus de leurs bus colorés, camions, tracteurs trainant leur quadruples remorques de canne à sucre, vieux taxis collectis, Jeeps de luxe et pick-up aux âges et chargements multiples. Présents comme à chaque arrêt, des Bolivien(ne)s aux physiques plus “Incas” vendaient les traditionnels sachets plastiques remplis de pommes de terre, boulettes de viande, maïs, glaces au yahourt, bouteilles de soda,… Tout ce qui peut être englouti par un Bolivien lors d’une halte, surtout dans le cas d’un “Bloqueo” (manifestation) qui était prévue jusqu’à 18h, voire une partie de la nuit.
Initié moi aussi aux pratiques boliviennes, mais préférant la recherche de solutions à l’ordinaire réaction fataliste, désirant arriver au chantier pour fixer des niveaux de référence, et pour tout dire cherchant à combattre les nationnaux sur le terrain du filoutage, je suis allé parler avec une “Mamita” qui vendait des sodas dans son frigo-box sur roulettes. Elle m’apprit la durée probable de la fermeture. Ne me parla pas des raisons de la grève dont je savais que l’origine était différente pour chacun. Me répondit aussi que si, il est malgré tout possible de passer, en faisant une boucle par des chemins de campagne. Expliqué comme il l’était, le chemin était simple et “assez court”. Je fis donc demi-tour et empruntai le “camino” qu’elle m’avait indiqué. Après une quinzaine de kilomètres, les poteaux électriques en “T” s’étaient tranformés en troncs grossièrement écorcé, les trois câbles s’étaient simplifiés, et le tout avait finalement totalement disparu de l’horizon, comme les habitations. Du haut de ses 37 degrés, le soleil avait ramoli le sable compact du début. Le chemin s’était rétréci et les ornières s’étaient creusées. Les vitres poussiéreuses filtraient l’effet de la déforestation, et seules trois couleurs en passaient : le sable, le bleu du ciel, et le vert des palmiers, tajibos, balsas,… esseulés au milieu des nouvelles cultures de canne. La confiance de mon sens de l’orientation commencait à irriter ma raison qui pensa plusieurs fois que la Toyota ne pourrait pas franchir la “dunette”, ne voyait pas la fin de la boucle et ne comptait pas se retrouver ensablée. Après un temps cependant, un tracteur apparut, puis un fil électrique, un chemin plus large, et un chien. Après plus d’une heure et 30 kilomètres de sable, j’arrivai à un village. Une file de véhicules s’y était formée, et des hommes armés de machettes empêchaient le passage. On me dit que j’étais à… Portachelo. Il n’etait donc pas possible de passer. Heureusement, j’appris aussi que j’étais du côté est, vers le terrain.
Passée la visite du chantier, le diner, et la dépense de 5 Bolivianos pour vérifier une roue bruyante, j’étais bien décidé à attendre sagement la fin du blocus avec le lot d’autres malchanceux. Alors que je partageias l’ombre d’un arbre avec deux camioneurs et que nous discutions pour tuer le temps, un moto-taxi dont l’activité et les revenus gravitaient autour des véhicules arrêtés nous indiqua une possibilité de contourner le barrage, qu’il nous montrerait pour 15 bolivianos (10 au camion, 5 à l’auto). Le camioneur qui s’était ensablé la veille en essayant un détour ne voulait pas plus que moi retenter l’aventure. Cependant, devant l’assurance du “joven” et l’attente encore longue, nous nous laissons convaincre, après quelque marchandage. Le motard nous emmena à travers champs jusqu’à un carrefour où un employé de la compagnie électrique nous confirma la possibilité de court circuiter le blocus. Malgré une impasse et un demi-tour conséquent à mon incapacité à lire le caractère prioritaire ou secondaire du sable du chemin, où un chien s’étonna à mon premier passage et se fâcha lors du second (sur une seule journée…), la voiture tint bon et retrouva le bitume et la ville avant le soir. Juste le temps d’appeler quelques gamins pour m’aider à gommer ses rides et autres effets co-latéraux du bloqueo, avant que ne passe le marchand de sable...
lundi, novembre 13, 2006
lundi, octobre 30, 2006
Accord gazier historique entre La Paz et des multinationales
"A cause d'une série de problèmes du côté bolivien, les véritables négociations n'ont commencé que début septembre", avouait récemment au Monde Carlos Villegas, devenu ministre des hydrocarbures a la suite du limogeage d’Andres Soliz Rada. Il y a eu des concessions des deux côtés, selon le ministre brésilien de l'énergie, Silas Rondeau. Petrobras précise néanmoins que deux questions, indépendantes du contrat d'exploitation, restent à négocier : le prix du gaz bolivien exporté au Brésil et le sort des raffineries de Petrobras, dont le transfert à la Bolivie est sujet à indemnisation.
L'accord prévoit que les groupes pétroliers céderont à YPFB toute leur production d'hydrocarbures. C'est l'entreprise publique qui commercialisera le gaz, tant sur le marché intérieur que pour les exportations. En échange, les compagnies étrangères seront rémunérées entre 18 % et 50 % des quantités extraites, selon l'importance du gisement. Plus celui-ci est petit, plus la rémunération est élevée. Les compagnies associées dans l'exploitation des grands champs gaziers de San Alberto et de San Antonio ont donc accepté de payer 82 % de taxes, en échange d'un certain nombre de règles, non précisées, qui assurent leur rentabilité. Le gouvernement bolivien a également indiqué que les nouveaux contrats comporteraient une clause obligeant les multinationales à réinvestir une partie de leurs profits dans le secteur énergétique du pays. Petrobras s'est ainsi engagée à investir 1,5 milliard de dollars dans le secteur énergétique bolivien, a annoncé le gouvernement après la signature des contrats, et Total près de 1,9 milliard de dollars.
A l'issue de la signature des nouveaux accords, Evo Morales a estimé que les nouvelles conditions imposées aux pétroliers étrangers feront passer les recettes publiques tirées du secteur de 200 millions de dollars par an actuellement à 4 milliards. "Ce que nous sommes en train de faire ici, c'est d'exercer nos droits de propriété, en tant que Boliviens, sur nos ressources naturelles, sans chasser personne, sans confiscation", a-t-il déclaré. "Avec ces contrats, nous allons résoudre le problème des injustices sociales et éviter des troubles de l'ordre public à l'avenir", a ajouté le président. Nous allons respecter ce que (les compagnies) ont toujours demandé, la sécurité juridique, a promis le président bolivien, Evo Morales. Nous ne violerons jamais ces contrats transparents. Nous avons assuré notre souveraineté sur nos ressources sans confiscation et sans expulser quiconque du pays."
ENCORE DU CHEMIN A PARCOURIR
La situation des entreprises de transport n'a pas encore été réglée, pas plus que les futurs investissements en vue d'une industrialisation du gaz. "Petrobras a obtenu les garanties nécessaires pour continuer à faire des investissements importants", a assuré Dilma Rousseff, ministre chef de cabinet de Lula. Repsol a également estimé que le contrat signé permettra "le développement de nouveaux projets d'investissements" en Bolivie Toutefois, YPFB reste une entreprise à reconstruire entièrement, avant qu'elle ne soit en mesure d'exercer les responsabilités que lui attribue le décret de nationalisation. "Il reste encore du chemin à parcourir", admet le ministre Villegas.
D’après www.lemonde.fr du 30/11/06