Accord gazier historique entre La Paz et des multinationales
"L'accord a été signé avec tous", s'est réjoui, dimanche, le ministre des hydrocarbures bolivien, Carlos Villegas. Dès vendredi, sur dix compagnies étrangères opérant en Bolivie, sept avaient déjà signé un accord, dont le Français Total et l'Américain Vintage. Ont suivi l'Espagnol Repsol et en dernière minute la compagnie publique brésilienne Petrobras, principal investisseur étranger dans le secteur pétrolier et gazier bolivien, avec qui les discussions ont été plus tendues. Le Brésil est le permier acheteur du gaz naturel bolivien et Petrobras, qui contrôle 47,3 % des réserves avérées et probables de gaz naturel de la Bolivie, a déjà investi plus de 1,5 milliard de dollars dans l'exploration ces dernières années. Repsol vient en deuxième position avec 26,7 %. Lors de la signature, le chef de l'Etat a rendu un hommage appuyé à Petrobras (Brésil) et à Repsol (Espagne), les principaux acteurs du secteur gazier. "Nous reconnaissons le leadership du Brésil dans la région, a-t-il déclaré. Les entreprises brésiliennes sont importantes pour la Bolivie. Avec le Brésil, nous devons vivre un mariage sans droit au divorce, car nos peuples respectifs en ont besoin."
"A cause d'une série de problèmes du côté bolivien, les véritables négociations n'ont commencé que début septembre", avouait récemment au Monde Carlos Villegas, devenu ministre des hydrocarbures a la suite du limogeage d’Andres Soliz Rada. Il y a eu des concessions des deux côtés, selon le ministre brésilien de l'énergie, Silas Rondeau. Petrobras précise néanmoins que deux questions, indépendantes du contrat d'exploitation, restent à négocier : le prix du gaz bolivien exporté au Brésil et le sort des raffineries de Petrobras, dont le transfert à la Bolivie est sujet à indemnisation.
L'accord prévoit que les groupes pétroliers céderont à YPFB toute leur production d'hydrocarbures. C'est l'entreprise publique qui commercialisera le gaz, tant sur le marché intérieur que pour les exportations. En échange, les compagnies étrangères seront rémunérées entre 18 % et 50 % des quantités extraites, selon l'importance du gisement. Plus celui-ci est petit, plus la rémunération est élevée. Les compagnies associées dans l'exploitation des grands champs gaziers de San Alberto et de San Antonio ont donc accepté de payer 82 % de taxes, en échange d'un certain nombre de règles, non précisées, qui assurent leur rentabilité. Le gouvernement bolivien a également indiqué que les nouveaux contrats comporteraient une clause obligeant les multinationales à réinvestir une partie de leurs profits dans le secteur énergétique du pays. Petrobras s'est ainsi engagée à investir 1,5 milliard de dollars dans le secteur énergétique bolivien, a annoncé le gouvernement après la signature des contrats, et Total près de 1,9 milliard de dollars.
A l'issue de la signature des nouveaux accords, Evo Morales a estimé que les nouvelles conditions imposées aux pétroliers étrangers feront passer les recettes publiques tirées du secteur de 200 millions de dollars par an actuellement à 4 milliards. "Ce que nous sommes en train de faire ici, c'est d'exercer nos droits de propriété, en tant que Boliviens, sur nos ressources naturelles, sans chasser personne, sans confiscation", a-t-il déclaré. "Avec ces contrats, nous allons résoudre le problème des injustices sociales et éviter des troubles de l'ordre public à l'avenir", a ajouté le président. Nous allons respecter ce que (les compagnies) ont toujours demandé, la sécurité juridique, a promis le président bolivien, Evo Morales. Nous ne violerons jamais ces contrats transparents. Nous avons assuré notre souveraineté sur nos ressources sans confiscation et sans expulser quiconque du pays."
ENCORE DU CHEMIN A PARCOURIR
La situation des entreprises de transport n'a pas encore été réglée, pas plus que les futurs investissements en vue d'une industrialisation du gaz. "Petrobras a obtenu les garanties nécessaires pour continuer à faire des investissements importants", a assuré Dilma Rousseff, ministre chef de cabinet de Lula. Repsol a également estimé que le contrat signé permettra "le développement de nouveaux projets d'investissements" en Bolivie Toutefois, YPFB reste une entreprise à reconstruire entièrement, avant qu'elle ne soit en mesure d'exercer les responsabilités que lui attribue le décret de nationalisation. "Il reste encore du chemin à parcourir", admet le ministre Villegas.
D’après www.lemonde.fr du 30/11/06
"A cause d'une série de problèmes du côté bolivien, les véritables négociations n'ont commencé que début septembre", avouait récemment au Monde Carlos Villegas, devenu ministre des hydrocarbures a la suite du limogeage d’Andres Soliz Rada. Il y a eu des concessions des deux côtés, selon le ministre brésilien de l'énergie, Silas Rondeau. Petrobras précise néanmoins que deux questions, indépendantes du contrat d'exploitation, restent à négocier : le prix du gaz bolivien exporté au Brésil et le sort des raffineries de Petrobras, dont le transfert à la Bolivie est sujet à indemnisation.
L'accord prévoit que les groupes pétroliers céderont à YPFB toute leur production d'hydrocarbures. C'est l'entreprise publique qui commercialisera le gaz, tant sur le marché intérieur que pour les exportations. En échange, les compagnies étrangères seront rémunérées entre 18 % et 50 % des quantités extraites, selon l'importance du gisement. Plus celui-ci est petit, plus la rémunération est élevée. Les compagnies associées dans l'exploitation des grands champs gaziers de San Alberto et de San Antonio ont donc accepté de payer 82 % de taxes, en échange d'un certain nombre de règles, non précisées, qui assurent leur rentabilité. Le gouvernement bolivien a également indiqué que les nouveaux contrats comporteraient une clause obligeant les multinationales à réinvestir une partie de leurs profits dans le secteur énergétique du pays. Petrobras s'est ainsi engagée à investir 1,5 milliard de dollars dans le secteur énergétique bolivien, a annoncé le gouvernement après la signature des contrats, et Total près de 1,9 milliard de dollars.
A l'issue de la signature des nouveaux accords, Evo Morales a estimé que les nouvelles conditions imposées aux pétroliers étrangers feront passer les recettes publiques tirées du secteur de 200 millions de dollars par an actuellement à 4 milliards. "Ce que nous sommes en train de faire ici, c'est d'exercer nos droits de propriété, en tant que Boliviens, sur nos ressources naturelles, sans chasser personne, sans confiscation", a-t-il déclaré. "Avec ces contrats, nous allons résoudre le problème des injustices sociales et éviter des troubles de l'ordre public à l'avenir", a ajouté le président. Nous allons respecter ce que (les compagnies) ont toujours demandé, la sécurité juridique, a promis le président bolivien, Evo Morales. Nous ne violerons jamais ces contrats transparents. Nous avons assuré notre souveraineté sur nos ressources sans confiscation et sans expulser quiconque du pays."
ENCORE DU CHEMIN A PARCOURIR
La situation des entreprises de transport n'a pas encore été réglée, pas plus que les futurs investissements en vue d'une industrialisation du gaz. "Petrobras a obtenu les garanties nécessaires pour continuer à faire des investissements importants", a assuré Dilma Rousseff, ministre chef de cabinet de Lula. Repsol a également estimé que le contrat signé permettra "le développement de nouveaux projets d'investissements" en Bolivie Toutefois, YPFB reste une entreprise à reconstruire entièrement, avant qu'elle ne soit en mesure d'exercer les responsabilités que lui attribue le décret de nationalisation. "Il reste encore du chemin à parcourir", admet le ministre Villegas.
D’après www.lemonde.fr du 30/11/06