dimanche, septembre 24, 2006

Peace, Love,… and Bubbles

J’ai recu, lors de ma première semaine à Santa Cruz, un mail d’une collaboratrice NPH, hollandaise je pense, qui termainait ses mails d’un pétillant “Peace, Love,… and Bubbles”.
Je me suis rappelé cette formule lorsque plusieurs personnes m’ont demandé comment je me sentais ici. Dans une métaphore un peu facile, je peux écrire que si je me sens comme un poisson dans l’eau entouré de l’affection de tous ces petits tétards et jeunes crapauds, j’ai parfois l’impression que l’existence s’y déroule comme dans un aquarium protégé des flots “réels”. Autour de ce bocal, et sous un éclat avenant tournent les requins.

La semaine passée, nous avons évoqué le problème de l’isolement et de la réintégration des enfants avec deux “bonnets” de NPH International venus visiter le site du futur foyer, dont l’emplacement avait été choisi par le fondateur et German, le directeur qui se décrit comme “Quizás no el mas capaz, sino el mas querido”(1). Perdu dans la campagne, sans voisins visibles, le terrain leur semblait exagérément “aislado”, isolé. Ils pensent que dans un pays comme le Mexique (lieu du premier orphelinat) où les possibilités de travail et le niveau de vie moyen sont plus élevés, un isolement relatif constitue un atout. Ils doutent qu’en Bolivie, un éloignement supérieur encore, soit profitable à la "réinsertion" future d'enfants sans repères familiaux au dehors. Sans parler des difficultés d'attirer et employer psychologues, travailleurs sociaux,... entre deux pueblos.

Personnellement, je m’interroge si l’image que German et son “père” voulaient offrir de cette nouvelle micro-société idéale implantée dans un univers âpre, et qui correspond à celle qu’ils promeuvent dans un marketting indispensable vers le “premier monde”, n’a pas partiellement guidé le choix, en le poussant un peu à l’extrême.

Quoi qu’il en soit, dans le fonctionnement journalier, les aînés sont mis à contribution pour veiller sur leurs petits frères et les plus jeunes, prendre plus de responsabilités, se montrer “adultes”. Je pense que cette démarche doit être accompagnée d’une plus grande liberté des ados, dont aucun ne s’adonne à une activité extra-scolaire hors de la casa. C’est dans cette optique que Julien a organisé pour ce soir une sortie des 4 plus agés à la feria, seuls. Pour leur faire vivre un peu de la vie en dehors de l’ambiance Disney et du monde de Nemo.

(1) : Peut-être pas le plus apte, mais le plus aimé.