lundi, septembre 11, 2006

Le président bolivien, Evo Morales, confronté à un vaste mouvement de grève

D'après www.lemonde.fr du 09/09/06

Le président bolivien, Evo Morales, fait face à la plus grave crise de son mandat. L'opposition de droite a déclenché, vendredi 8 septembre, un mouvement de grève de vingt-quatre heures pour protester contre sa politique. Cette action, lancée par les partis conservateurs, dont celui de l'ancien chef d'Etat Jorge Quiroga, ainsi que les associations civiques et les organisations patronales, touche quatre régions sur neuf dans l'est du pays : Santa Cruz, la capitale économique de la Bolivie, Tajira, Beni et Pando, des régions riches en hydrocarbures, qui fournissent 30 % du PIB bolivien.

NATIONALISATION DES HYDROCARBURES ET RÉFORME AGRAIRE

Premier président amérindien de Bolivie, M. Morales, qui n'a pas réussi à obtenir une majorité suffisante à l'Assemblée constituante désignée en août dernier pour entériner sa politique, se heurte à l'opposition libérale, hostile à la nationalisation des hydrocarbures et à la réforme agraire.
A Santa Cruz, des groupes de jeunes, membres du puissant comité civique Pro-Santa Cruz qui milite pour le renforcement de l'autonomie face au pouvoir central, ont paralysé les axes routiers principaux avec des barricades. Armés de bâtons et de pierres, ils ont contraint les commerçants à baisser leur rideau. Une enquête a également été ouverte à la suite d'un attentat au cocktail Molotov commis dans la matinée contre l'antenne de la télévision publique.

"LE GOUVERNEMENT NE NOUS FAIT PAS PEUR"
Selon le gouvernement, le mouvement de grève est financé par les grands propriétaires terriens et les multinationales pétrolières, dont les intérêts sont affectés par les réformes du président Morales.Le chef de l'Etat a dénoncé le mouvement, affirmant : "Quand ils parlent de grève, je sens que c'est de la haine, du mépris envers le mouvement indigène." Depuis La Paz, la ministre de l'intérieur, Alicia Muñoz, a lancé un avertissement aux "hordes fascistes", menaçant de faire intervenir la police "si elles persistaient à se montrer agressives". "Le gouvernement ne nous fait pas peur", a répliqué le préfet de Santa Cruz, Ruben Costas, allié de l'ex-président Quiroga, adversaire malheureux d'Evo Morales à la dernière élection présidentielle.