Porte ouverte
Daniela est partie. Malgré le poids qu'ont ces mots, malgré que ce soit à mes yeux une défaite générale, Daniela est partie et tous estimons que le foyer est plus sain. A 12 ans, sa vie était déjà remplie d'épreuves psychologique et d'expériences hors de l'enfance. Le reflet de force qu'elle présente, son aplomb, et son intelligence sournoise lui donnaient un ascendant et une influence sur beaucoup d'enfants, surtout sur les garcons avec qui elle singeait des comportements relevés auparavant. Après un dernier soir où, avec un fer à repasser, elle a volontairement brûlé le pied d'une petite de trois ans endormie avant de venir avertir les tios que "Celia s'était brûlée", et suite à une nouvelle fugue, elle a du quitter définitivement le foyer.
La règle et le discours tenu prévoient que tous les enfants peuvent à tout instant demander à quitter l'organisation (dans la réalité légale, ils doivent bien sûr avoir un autre endroit où aller). Cependant, s'ils s'en vont, ils ne peuvent théoriquement plus revenir.
Le vendredi soir suivant le départ de Daniela, Alexander (10 ans) a déserté la maison pour aller rejoindre ses amis de la rue, visiter sa mère, assister à un match de foot, gagner quelques Bolivianos qu'il a peut-être ramené à sa mère afin qu'elle ait quelque chose à sniffer. Avertie, sa grand-mère l'a ramené le lundi matin, contre la volonté de sa fille qui avait assuré aux tios qu'elle ne l'avait pas vu son aîné qu'ils recherchaient .
Le lendemain, "la trabajadora social" s'est entretenue avec lui, essayant d'analyser ensemble sa réaction et lui redessinant les limites comportementales. Pour lui mettre la pression, elle lui a fait croire que le sort de ses 4 petits frères et soeurs était lié à sa décision. Bien intégré, ouvert, expressif, il a conscience que leur vie actuelle constitue une véritable chance, mais la rue l'attire. Il a cependant décidé de rester.
Inconsciemment ou non, les tios l'ont un peu choyé le temps de sa réflexion. Certains petits malins ont évidemment discerné ce changement. Quelques jours plus tard, le jeune Emilio (10 ans aussi) justifiait une crise de colère par besoin de déménager. C'était à l'évidence le moment de remettre les petites têtes au diapason des obligations de la vie en communauté.
La règle et le discours tenu prévoient que tous les enfants peuvent à tout instant demander à quitter l'organisation (dans la réalité légale, ils doivent bien sûr avoir un autre endroit où aller). Cependant, s'ils s'en vont, ils ne peuvent théoriquement plus revenir.
Le vendredi soir suivant le départ de Daniela, Alexander (10 ans) a déserté la maison pour aller rejoindre ses amis de la rue, visiter sa mère, assister à un match de foot, gagner quelques Bolivianos qu'il a peut-être ramené à sa mère afin qu'elle ait quelque chose à sniffer. Avertie, sa grand-mère l'a ramené le lundi matin, contre la volonté de sa fille qui avait assuré aux tios qu'elle ne l'avait pas vu son aîné qu'ils recherchaient .
Le lendemain, "la trabajadora social" s'est entretenue avec lui, essayant d'analyser ensemble sa réaction et lui redessinant les limites comportementales. Pour lui mettre la pression, elle lui a fait croire que le sort de ses 4 petits frères et soeurs était lié à sa décision. Bien intégré, ouvert, expressif, il a conscience que leur vie actuelle constitue une véritable chance, mais la rue l'attire. Il a cependant décidé de rester.
Inconsciemment ou non, les tios l'ont un peu choyé le temps de sa réflexion. Certains petits malins ont évidemment discerné ce changement. Quelques jours plus tard, le jeune Emilio (10 ans aussi) justifiait une crise de colère par besoin de déménager. C'était à l'évidence le moment de remettre les petites têtes au diapason des obligations de la vie en communauté.
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