Pascual

jeudi, avril 27, 2006

Titikaka

Ce lieu à la consonance infantine et aux couleurs de rêve d'adulte m'est apparu double, peuplé de contradictions, d'étonnements, de contresens qui prenaient parfois naissance dans les meandres plaisantins de mon esprit. Nous avons aborde le lac par le village de Copacabana. A l'origine totalement dévouée a la vierge qui s'y trouve et qui a donné son nom à un quartier de Rio, la ville s'est depuis 3-4 ans transformée en cite balnéaire. Les habitants historiques dont les journées se terminaient a 21h00 et étaient cadencées par le climat d'altitude et ses grandes variations journalières de température y ont perdu leur tranquilité, leurs repères et n'y ont pas tous gagné en niveau de vie; les Argentins et Occidentaux ayant été plus rapides à comprendre les possibilites de l'endroit.

Dans ce nouveau port de consommation aux yachts amarés, nous n'avons trouvé qu'une agence bancaire, aux portes clauses, pour cause de jour de deuil. Le directeur venait d'etre assasiné dans un des nouveaux bars par 2 jeunes Copacabanais. Ayant trouvé une solution de rechange a notre manque de "Bol" (1) , nous sommes partis en randonnée à la decouverte des abords du lac en direction de l'ile du soleil, lieu de la mythologie Inca où seraient nés le soleil et la lune, et d'où Manco Capac, premier Inca et d'origine divine aurait émergé. Conduit par son fétiche oiseau oracle, il serait ensuite parti vers le nord, fondant plus tard Cuzco. A 3812 metres, sur les rives du lac que les indigènes disent mal géré et où les poissons se raréfient, les côtiers pêchent, élèvent la truite et cultivent. Un paysan rencontre sur le bord du chemin nous parla du problème de manque de terrains cultivables en bord de lac, la montagne pierreuse débutant à un petit jet de papas du rivage. Sur notre route jusque Yampupata, nous avons donc observé avec étonnement les divers grands terrains de football à l'herbe grasse. Sinuant entre les montagnes, montant, descendant si proches du niveau de cette mer, et ressentant pourtant la rareté de l'oxygène lors de mini-joggings, nous avons croisé les écoliers. Les premiers mots que les plus jeunes nous ont adresses, qui semblent faire partie de l'habitude et rappellent au touriste qu'avant la couleur de peau, la différence primordiale est le pouvoir d'achat, étaient des demandes sans détour : "Regalame un caramelo", "Dame galletas", "Comprame...",... (2) Les plus âgés des écoliers se faisaient représentants de leurs pères pêcheurs, nous poursuivant, proposant comme les adultes le feraient après eux de nous faire atteindre l'île, bien que nous ne soyons pas au point le plus proche. Nous devions etre fatigues deja, et puis ce ne serai pas plus cher qu'au niveau du detroit, argumentant réellement avec talent.

N'ayant pas failli avant Yampupata, nous sommes parvenus en barque au pays d'origine des astres pour le coucher du soleil, entre les quelques touristes emmitoufles et les cultivateurs a la bêche si particulière sur leurs terrasses de culture. Alors que nous attendions le coucher de l'étoile divine, deux mignones petites Boliviennes nous ont acostés, tentant de nous vendre leur artisanat. Devant notre refus, elles nous ont demandé de les prendre en photo, puis exige "una propina" (3) de droit d'auteur sur la photo. Suite à leurs demandes répétées et après une demi heure de jeux, j'ai mis fin à la récréation et refusé fermement (ca me malsain), comme pour la demande de paiement de photo d'un lama, retenant dans ce cas plus difficilement mon sourire devant l'habitante adulte de l'île.

Le lendemain au retour, j'observe gaiement les militaires si rigoureux et sérieux arrêter leur défilé pour saluer le bateau de touristes dans un joyeux désordre. J'épingle avec amusement les peaux rouges, qui sont celles des occidentaux, brûlées par le soleil, et me rappelle en riant ma discussion de la veille avec Paulino, pêcheur qui nous a montré son élevage de truites. Engagés sur le sujet du football, je m'étonne que contrairement à la plupart de ses compatriotes, il préfère aux Brésiliens les Argentins, généralement moins appreciés en Bolivie. Me remémorant mon insistance, je me souviens aussi que pour me proteger du meme soleil que lors des vendanges, je portais la seule casquette "sobre" trouvee a Cafayate, celle de Diego, Maradona, le dieu Argentin... Finalement, les vestiges -dont nous avons loupé une partie- n'étaient pas si interessants que la vie du lac.

(1) Bolivianos, monnaie nationale
(2) Offre moi un caramel, donne moi des galettes, achete moi...
(3) Une piece

dimanche, avril 23, 2006

La Paz

Dans la seule affiche du terminal de bus avertissant les touristes des faux policiers, techniques de vol diverses,... se traduit mon sentiment d'un exemple de désilusion sud Américaine, dans une ville au doux nom si loin de la realite. Sentiment accentue par les panneaux de mise en garde dans les bus, restos, ... et renforce par la jeune policiere demandant aux chauffeurs de taxi leur numéro de licence et le nom des passagers. Après deux occidentaux le mois passé, un nouveau touriste a été retrouvé dans un cimetière. Désilusion qui se transforme en confrontation de notre modele de vie quand sur le chemin, venus des hauteurs de l'Alto, les déshérités viennent disputer aux chiens la fouille des poubelles. Désillusion encore sur l'attitude de certains touristes d'une auberge du Routard. Désillusion enfin de n'avoir pas eu la possibilité de rencontrer de Paceniens qui auraient pu me faire aimer la ville.

A La Paz, il y avait bien sur aussi Barbara, crème de Belge de 34 ans, en pause carrière pour 5 ans, délestée de son portefeuille à son arrivee, avec qui nous avons parlé de Bruxelles, de biere, apprecié la musique des Peñas et les "Chufflays". Un musee des instruments de musique d'Amérique latine à faire rêver, didactique et ludique. Un musée de la coca historique, explicatif et objectif a 99%.

Je n'ai connu de La Paz que sa partie vallée, creusée dans l'Altiplano, plus commerciale, moins traditionnelle, plus occidentale. Je n'ai connu de "l'Alto" que ces gens qui en descendent pour travailler, que les gamins de ces centaines de minibus criant les destinations, sorte de pub. Que les dos des vendeuses recouverts de tissus typiques emmaillotant leurs bébés. Que les cagoules des cireurs de chaussures.
Je le regrette, tout comme je regrette la situation qui affecte la communication entre ces deux mondes.

Potosi et Musique - Son et notion de temps

Le 4*4 vers Uyuni vibrait de toute sa mécanique, gémissant cliquetis et craquements lorsqu'une voix potosiene, la premiere, nous a interpelés. Avec ses deux grands yeux noirs, Luis, 34 ans, Bolivien ramassé, intercalé en quinconce dans une rangée d'épaules face à nous, nous a demandé notre destination après Uyuni. Au nom de Potosi, il s'est proposé de se faire notre guide quand nous atteindrions sa ville. La ville de galeries ou les forcats d'une autre époque s'esquintent sur la roche résonnant de chants centenaires. Ville à flanc de montagne, la plus haute du monde comptant 100 000 habitants, à 4100m, là où "el sol te quema, pero no calienta nada". Aux rues escarpées emplies de collégiens aux uniformes se déclinant du tablier blanc au training jaune-bleu-argent en passant par les gilets de laine d'alpaga.

Le premier midi de notre arrivée dans le berceau du charango (petite guitare à 10 cordes), et une demi heure après notre appel, Luis était au rendez-vous, portable à la ceinture et accompagné de Christian, guitariste. Suivant cette moitié de groupe de rock aux reprises des seventies et eighties, à la recherche d'un chanteur "à la voix non bolivienne", nous sommes allés découvrir la bière locale et surtout, en dehors du centre, la Kalapurka, soupe à base de farine de mais et de morceaux de boeuf, servie dans une assiette de terre cuite avec une pierre de lave bouillante immergée.

Autour de ce plat bouillonnat, notre bassiste et technicien dentiste aux horaires nocturnes nous apprend sa future paternité. Avec un sourire complice, Christian nous murmure que le seul prénom envisagé est masculin, "Gene", en reference à une idole et bien que le sexe de l'enfant ne soit pas connu. Après le repas, un chauffeur de taxi ivre engueule Luis, lui reprochant de converser avec des Gringos aux dépends de la Bolivie et de Potosi.

Dans cette ville vit aussi Arnaud Gerard, "Don Arnaud" pour Christian, son ancien élève. Ce Belge de 50 ans a quitté notre pays à 18 ans car son père architecte en faillite ne pouvait pas lui payer ses études et les bourses d'alors lui étaient inaccessibles. Musicien andin a Bruxelles, il suivit les encouragements de ses compagnons boliviens et tenta sa chance a l'université de Potosi. Devenu professeur de physique et physique appliquee à la musique, il nous parle avec passion des recherches (qui ont l'air captivantes) qu'il mène dans sa maison-atelier-laboratoire sur les instruments locaux à demi oubliés, comme la tarka, instrument aux notes impures et à la forme de pied de chaise.

Le soir, nous chatouillons les quenas et claviers chez Christian et recevons un cours de musiques traditionnelles. Dans cette ville où les vehicules claxonnent nerveusement pour annoncer leur arrivée aux carrefours, pour saluer un ami, pour éloigner les piétons, une ambiance de musique m'a paru planer... Jusqu'à la derniere apparition de Luis que nous avions salué la veille et après plusieurs rendez-vous ratés à cause de la santé de sa femme, qui a sauté dans notre bus sur le départ, cadeaux en mains, pour nous dire adieu sur son dernier contre-temps.

dimanche, avril 16, 2006

Potosi, reflets d'histoire et ombres d'argent

La soif de métaux précieux règne au 16eme siècle quand l'Espagne coloniale découvre les fabuleux gisements d'argent de Potosi. Enivré par les 30 000 T qu'il va en retirer, CharlesV donne à la cité le seul titre de ville impériale d'Amérique du Sud et, aidé de ses suivants, envoie mourir plusieurs millions d'indigenes dans la "montagne riche". Potosi est alors une ville plus grande et d'une richesse plus extravagante que Londres ou Paris. Pour les puissants, "el cerro rico"s'apparente à "un pont d'or" qui relie durant trois siècles le haut Perou de l'époque à Madrid. Pour les indigènes, il s'agit "d'un pont d'os".

La soif de puissance du palais madrilène ne s'estompe pas avec l'apauvrissement progressif des filons. L'Espagne continue d'innonder d'argent le reste de l'Europe, y provoquant la premiere poussée inflationniste de l'histoire et s'épuisant jusqu'a une double banqueroute. Cet aflux d'argent vers le nord de l'Europe sera par ailleurs un détonnateur du capitalisme balbutiant.

Lorsque les rêves de liberté du 19ème prennent forme par l'avênement de Simon Bolivar, les mines d'argent de Potosi sont encore au coeur du projet d'indépendance. Cependant, le mercure espagnol ne parvenant plus dans la nouvelle Bolivie, l'argent ne peut etre purifié. La richesse du sous-sol ne profite pas au pays. Quand le mercure du 20eme siècle redevient disponible, les mines sont privatisées. Les patriarches de l'argent dirigent le pays, sabordant l'armée, vendant le territoire et dépouillant la Bolivie selon leurs intérêts.

En 2006, aide par l'idee d'une vie meilleure, même plus courte, "el tio" (qui symbolise le diable) de la mine attire 5 a 6000 hommes. Le diable... Car Dieu existe dehors, à ciel ouvert. Ici, c'est le royame du "buenas noches", du Diable. Après que l'état et les entreprises se soient désintéressés des filons moins argentifères, le gouvernement bolivien encourage cyniquement les mineurs à organiser en coopératives le travail d'extraction (et lui seul). Les conditions de travail ont encore périclité. La sécurité n'y est plus qu'une notion. Les travaux de percement y sont souvent réalisés sans eau. La ventilation y est parfois inexistante. Le diable renforce sa présence.

Les mineurs sont fiers de leur dur travail. Ils nous demandent de témoigner des conditions qu'ils voudraient meilleures. Paradoxalement, ils craignent l'arrivée de machines, qui diminuerait l'emploi, deja faible a Potosi :il y existe une seule autre grande entreprise... une brasserie.
Un peu insensibilises par les feuilles de coca et engourdis, abrutis par l' "alcool potable 96% ", ils vont retirer aux entrailles de la terre de 1000 a 1500 Bol/mois (100 a 150 euros), en fonction de leur mérite, et de leur position de perforeur, de pousseur de chariot, ou de manoeuvre exterieur. Un faible salaire auquel se joignent d'infimes retombées touristiques.

La soif d'une vie meilleure regne chaque jour en 2006 pour eux et leur famille quand les mineurs descendent mourir, jeunes encore, avec le Diable de la mine, pour enrichir les associes du dieu de l'argent. "La pobreza del hombre como resultado de la riqueza de la tierra" (1)

(1) "La pauvrete de l'homme comme resultat de la richesse de la terre" Las veinas abiertas de America Latina, Eduardo Galeano

mardi, avril 11, 2006

Uyuni et le sel

Au sud ouest de la Bolivie, le long de la route en terre ondulee conduisant en Argentine, sur l'Altiplano à une altitude de 3850 mètres, Uyuni vit du sel. De la récolte du sel tout d'abord, réalisée manuellement, et sèché en petits monticules. L'industrie y ajoute alors de l'iode et le commercialise. Certains ouvriers peuvent se servir en pavés de sel brut qu'ils revendent. Malgré le risque de maladies liées a l'absence d'iode, ce sel à bas prix intérresse beaucoup les paysans de la vallée.

Mais par la beaute de ses paysages, parmi les plus beaux d'Amerique du sud (qui pourtant y foisonnent), Uyuni vit surtout du tourisme. Le Salar et le désert adjacent ne se parcourant pas sans risque par l'étranger, il est obligatoire de faire appel a une des 60 agences de voyage. Ce que nous avons fait, un peu a regret au depart. En route donc pour un itineraire de 3 jours dans des paysages extraordinaires, deserts de pierres, de sable, de sel et même d'eau. Dans une succession cahotante : geyser à 4900 metres sur fond de lever de soleil, thermes naturels à 36·C malgre le gel ambiant, désert dit "de Dalhi" qu'il n'aurait pas renié, lagunes perdues aux mille couleurs, cimetière de trains et enfin le Salar, desert de sel de 150/80 Km parfaitement plan, dur, infertile et partiellement recouvert d'une fine couche d'eau. A couper le souffle.

Le voyage dans le rêve paysager s'est deroule avec Jade, Maya, Michel et Franck, 4 Français très chouettes; Theo, un chauffeur presque parfait bricoleur et Sonia, une guide cuisiniere qui endossait également les fonctions de copilote, chef du chauffeur et réalisait les diagnostics mécaniques. Un chouette équipage partant vers le desert dans un Toyota Land Cruiser au moteur sans âge, asthmatique, aux amortiseurs atrophiés et paralytiques, aux sièges inflexibles. Le chauffeur nous avouera le dernier jour que c'était le dernier voyage de ce "vehicule". La trentaine d'arret (sans mentir) qui ont rythmé notre tour avaient pour causes principales et répétées une (seule) crevaison, une odeur d'essence bizare, un pot d'échapement cassé, un nettoyage de filtre à essence, le règlage des vis platinées, le nettoyage du carburateur, le nettoyage du filtre a air, et de nombreux arrêts pour humidifier le tissu ajouté autour de la pompe à essence qui chauffait. Merci a la solidarite des chauffeurs qui se sont arretes pour venir en aide à notre Theo un peu dépassé. Un souvenir inoubliable de la Bolivie, ses paysage, ses voitures et ses guides. Mais aussi ses boites de conserve canalisant l'echapement, ses fils de fer, ses ficelles,...

Les alentours d'Atocha, sur la route vers Uyuni

mercredi, avril 05, 2006

Route 40

Alors que l'automne s'appropriait Cafayate et que les derniers raisins restaient a cueillir, et apres un anniversaire dans les vignes, nous avons repris la route. Nous avons quitte notre monde d'un km2, toute une vie d'un mois. Nous avons quitte les odeurs, les effluves de fermentation, la poussière des vignes, le goût des raisins. La chaleur abrutissante aussi. Nous avons abandonné ces cris, ces rires, ces joies. Abandonné la dureté du travail et la fatigue. Et laissé ces compagnons de travail de San Carlos, qui étaient un peu devenus des amis, répondant a l'annonce de notre départ par un silence un peu triste, étonnés : la cueillette n'est pas encore finie. Au contraire de la validite de notre visa de touriste.

Un horizon : une portion terreuse de la célèbre la route 40, ses roches rouges, ses pueblos perdus, ses quebradas, ses rios,... Un moyen de locomotion : le pouce, qui en appelle d'autre : la benne d'un camion du premier soir, entre dallettes de béton et sacs de ciment, la voiture révisée d'un garagiste, les sièges d'un vehicule de police, nous emmenant alors que nous étions au milieu de nulle part. Et le lendemain, le benne du meme pick-up policier. Ensuite, le collectivo.

Un mot d'ordre : la patience. Une tactique : attendre... Plus longtemps vu le caractère perdu et délaissé de cette très belle route de terre.

Une étape, une contrainte : Salta, la grande ville, ses auberges et l'ambiance festoyante occidentale un peu oubliée sans déplaisir.

Une direction, un pays se dessine au petit matin, aux contours de grands-mères aux jupes d'écolières et aux chapeux melons. Aux teintes colorées. Une premiere impression : les boliviens paraissent physiquement plus typés et plus réservés. Comme dans tous les pays heureusement, les gosses jouent les intermediaires. Pays plus pauvre aussi, exigeant une plus grande vigilence.
Les premieres experiences : tranport a 13 adultees et 2 enfants dans un 4*4 Toyota Land Cruiser (grand format), sur une route de tôle ondulée, odeur de feuilles de coca permanente, problemes alimentaires, et morceaux d'Adamo en espagnol omnipresents...

Et une envie revient déjà petit à petit, apres quelques visites touristiques futures : essayer de retrouver une occasion de rencontrer les Boliviens de manière plus personnelle. Le syndrome Cafayate.

Argentine Beef

Le gouvernement argentin et les sociétés productrices de viande disent multiplier les têtes à têtes, dans ce qui ressemble en réalité à un bras de fer. Poussé par le peuple, le gouvernement demande aux producteurs de baisser le prix du marche interieur. Les bovins sont élevés dans la Pampa, à frais reduits, et certains ouvriers gagnant quotidiennement 25$ar ne peuvent pas manger de viande tous les jours (8 a 15 $ar/kg). Argument comprehensible...

Poussés par le capital et les grandes familles agricoles, les directeurs d'entreprises peuvent écouler la viande à un prix egal ou supérieur sur le marche exterieur malgré les frais supplémentaires d'exportation (pouvoir d'achat plus elevé de l'occident). Ils ne sont donc pas interesses par une vente à bas prix sur le marche interieur. Argument commercial logique...

Rien a voir bien entendu avec la catastrophe ecologique et sociale denoncee dans le film "Le cauchemar de Darwin", et pas de raisons de boycotter cette viande. Il existe cependant un pillage de la nourriture d'un pays riche en ressources alimentaires. Le cas n'est évidemment pas unique, et suit les règles du commerce internationnal. Bien sur...

Pour trouver une solution rapide, le gouvernement bloquerait théoriquement les exportations. Les "viandeux" semblent prêts à discuter. Ils demandent bien entendu certaines compensations pour mettre à bas prix un beefsteak dans l'assiette de chaque Argentin. Pour cette jeune démocratie, il ne s'agit que d'un des combats à mener. Les cris de faim de protéines se mêlent aux échos des manifestants en soif de justice, demandant la fin de l'immunité accordée aux membres de la dictature et la suppression du caractere férié du jour célébrant le coup d'état militaire de 1976.