Cuzco, vallée sacrée et...
...Et pas Machu Pichu! Comme plusieurs de nos confrères voyageurs à moyen terme, nous avons choisi de boycoter le marketing unique de M. Pichu, et surtout le monopole de la compagnie de train qui y conduit, filiale de "Orient Express", et seule voie d'accès depuis Cuzco, hors détours importants. A cette excursion d'un ou deux jours, et à budget inférieur, nous avons préféré les alentours de Cuzco et le tour de la vallée sacrée des Incas, chargée d'histoire. En colectivo local bien sur, pendant une semaine; l'idée d'un tour organise, survolant les siècles en un jour entre cameras impudiques me retournant plus l'estomac que les odeurs de coca, de pourriture et d'animaux des bus locaux. Voici donc l'exposé d'un périple pierreux, inventoriant les cailloux, un peu rébarbatif peut-être. Mais où, sur les viellies pierres heureusement, et comme en reponse aux batiments coloniaux sur soubassement inca, une culture hybride s'est développée.
Les hauteurs de Cuzco, "Nombril (du monde)" en langage quechua, ville naissance de la civilisation inca, offrent les ruines les plus concentrées, bien que pillées par les Espagnols pour construire la cité coloniale et détruire les symboles de force de l'ancien pouvoir. Sur quelques kilomètres, se répondent les vestiges de la triple muraille de Sacsayhuaman (photo), forteresse ou lieu de culte aux pierres polygonales parfaitement ajustées; le fascinant lieu de sacrifice et d'oracles de Qenko, ayant adopté les particularités naturelles du site(tunnel naturel,...); le centre supposé d'apprentissage et de "magnétisation des futurs cadres" incas, ou peut-être centre administratif, de Puca Pucara et les bains-dortoirs deTambo Machay. Ente forteresse, sanctuaire, palais de l'Inca, ou lieu a la fonction inconnue, ces lieux rappelent le haut degré de hierarchisation, la forte organisation et l'importante administation de cette société guerrière, cruelle et barbare bien que très cultivée et subtile. Certains historiens avancent même que ces travaux auraient pu servir a homogéneiser les peuples vaincus.
Pissac apparait un bond de colectivo plus tard, gigantesque ensemble accroche a la montagne, entouré de cultures en terrasses descendant jusqu'a la vallee. Apres le sanctuaire et son rangement a momies, le village du haut et celui des agriculteurs, un sentier taille dans la roche, dérobé a la vue du bas, puis un tunnel naturel mene aux temples du soleil et de la lune, dissimulé dans la nature. Cet ilot de culte (photo) à l'appareillage de pierres parfaitement taillées, aux murs légèrement inclinés vers l'intérieur pour présenter une meilleure résistance aux seismes, serait au dire des guides l'un des chefs d'oeuvres de l'art constructif inca.
Plus loin dans la vallée, le village de Ollantaytambo et sa forteress-temple representent l'un des derniers bastion de résistance de l'Inca à l'Espagnol.
Apres une halte à Urubamba chez Yvan, chouette tenancier de cyber-restaurant-cafe qui rêve de découvrir l'Europe, nous embarquons pour un voyage en Toyota Hiace local emportant 17 adultes, 8 enfants, et une douzaine de poulets encore fringants pour un temps.
L'emphitheatre de Moray apparaît monumental, dramatique. Selon les guides, il ne s'agirait pourtant que d'un laboratoire d'étude des effets de l'altitude sur le rendement des différentes cultures. Un élément vient cependant me perturber : la difference d'altitude entre les terrasses extremes est d'environ 40 metres, alors que les environs immediats du cirque presentent des deniveles de plusieurs centaines de metres...
Tout aussi sculpturales et intégrées au paysage, les salines pre-inca étagées en pied de montagne sont formées d'une combinaison de 3500 bassins aux formes variées, aux murs en pierre, retenant l'eau chargee de sel, l'evaporant et permettant ensuite la recolte du precieux sel par la coopérative. Un des paysages les plus marquants, bicolore, de nature arrangée, en terre, sel et eau.
Lieu de passage eclair des excursions rentrant à Cuzco, et rallie en fin de journee, Chinchero parraissait glacial, tous comedors fermés. Sortant de l'auberge un peu moroses, à la recherche d'un bar local et dans l'espoir d'une rencontre, nous tombons des la porte fermée nez à nez avec un petit bonhomme et sa famille, sorte de bibendum orange. Parlant de la petite fanfare qu'on entend, Domingo nous apprend que ce 2 mai est jour de fête communautaire, la communauté de "halliopongo" dont il est le président. Paré de son prestige de guide de corporation, il nous invite aux réjouissances. Dans une maison d'abord, et à la chapelle ensuite, veritable foyer communautaire. Prenant grand soin de nous, et malgré nos réserves timides, il nous immisce peu à peu au centre de l'assemblee d'une cinquantaine de personnes, nous presentant comme "amigos de Belgica". Entre dégustation de Chicha (alcool de mais fermenté) en jerican, d'alcools artisanaux aux saveurs et ardeurs diverses, de "mates d'abat" (pois), nous apprenons la raison de la célébration : la fête des croix, célébration bigarrée, mêlant religieux, croix protectrices de récoltes, danses traditionnelles, musiques locales et brass band. Les representants d'autres communautes viennent y rendre visite à Domingo, faire brûler de grands cierges artisanaux aux décorations chamarées, se recueillir devant les croix et prendre quelques "tragos", verres d'alcool. En partant, ces autres présidents saluent l'hôte, et les deux Belges, sortes d'ambassadeurs placés à sa droite un peu contre leur gré, les croix prenant place à gauche.
De cet amalgame de rites et de danses, de ce mélange d'espagnol et de quechua, de cette cohue de prieres et de couleurs, de cette assistance ou les "locos" designes par Domingo m'ont paru si nombreux (la faute a la qualite de l'alcool?), je garderai pour moi les seuls souvenirs visuels, sonores, d'ambiance. Face a cette sacralite bariolee, au coeur de la nuit et de la communaute, les photos m'auraient paru deplacées. Le lendemain, la fête prend une tournure plus religieuse et publique avec la procession des croix et la messe de bénédiction que nous écoutons depuis la pelouse de l'eglise. Apres quelques pirouettes des danseurs, coups de fouets de corde, apres avoir joué avec un mioche qui m'embrasse joyeusement les jambes en criant "Gringo...!", et bien qu'invités au diner par notre protecteur, nous trouvons qu'il est plus a propos de laisser Domingo à son rôle de maître de cérémonies. Le tour des vieilles pierres s'achève sur un joyeux chaos de croyances, de musiques, de danses et de cultures.
Les hauteurs de Cuzco, "Nombril (du monde)" en langage quechua, ville naissance de la civilisation inca, offrent les ruines les plus concentrées, bien que pillées par les Espagnols pour construire la cité coloniale et détruire les symboles de force de l'ancien pouvoir. Sur quelques kilomètres, se répondent les vestiges de la triple muraille de Sacsayhuaman (photo), forteresse ou lieu de culte aux pierres polygonales parfaitement ajustées; le fascinant lieu de sacrifice et d'oracles de Qenko, ayant adopté les particularités naturelles du site(tunnel naturel,...); le centre supposé d'apprentissage et de "magnétisation des futurs cadres" incas, ou peut-être centre administratif, de Puca Pucara et les bains-dortoirs deTambo Machay. Ente forteresse, sanctuaire, palais de l'Inca, ou lieu a la fonction inconnue, ces lieux rappelent le haut degré de hierarchisation, la forte organisation et l'importante administation de cette société guerrière, cruelle et barbare bien que très cultivée et subtile. Certains historiens avancent même que ces travaux auraient pu servir a homogéneiser les peuples vaincus.
Pissac apparait un bond de colectivo plus tard, gigantesque ensemble accroche a la montagne, entouré de cultures en terrasses descendant jusqu'a la vallee. Apres le sanctuaire et son rangement a momies, le village du haut et celui des agriculteurs, un sentier taille dans la roche, dérobé a la vue du bas, puis un tunnel naturel mene aux temples du soleil et de la lune, dissimulé dans la nature. Cet ilot de culte (photo) à l'appareillage de pierres parfaitement taillées, aux murs légèrement inclinés vers l'intérieur pour présenter une meilleure résistance aux seismes, serait au dire des guides l'un des chefs d'oeuvres de l'art constructif inca.
Plus loin dans la vallée, le village de Ollantaytambo et sa forteress-temple representent l'un des derniers bastion de résistance de l'Inca à l'Espagnol.
Apres une halte à Urubamba chez Yvan, chouette tenancier de cyber-restaurant-cafe qui rêve de découvrir l'Europe, nous embarquons pour un voyage en Toyota Hiace local emportant 17 adultes, 8 enfants, et une douzaine de poulets encore fringants pour un temps.
L'emphitheatre de Moray apparaît monumental, dramatique. Selon les guides, il ne s'agirait pourtant que d'un laboratoire d'étude des effets de l'altitude sur le rendement des différentes cultures. Un élément vient cependant me perturber : la difference d'altitude entre les terrasses extremes est d'environ 40 metres, alors que les environs immediats du cirque presentent des deniveles de plusieurs centaines de metres...
Tout aussi sculpturales et intégrées au paysage, les salines pre-inca étagées en pied de montagne sont formées d'une combinaison de 3500 bassins aux formes variées, aux murs en pierre, retenant l'eau chargee de sel, l'evaporant et permettant ensuite la recolte du precieux sel par la coopérative. Un des paysages les plus marquants, bicolore, de nature arrangée, en terre, sel et eau.
Lieu de passage eclair des excursions rentrant à Cuzco, et rallie en fin de journee, Chinchero parraissait glacial, tous comedors fermés. Sortant de l'auberge un peu moroses, à la recherche d'un bar local et dans l'espoir d'une rencontre, nous tombons des la porte fermée nez à nez avec un petit bonhomme et sa famille, sorte de bibendum orange. Parlant de la petite fanfare qu'on entend, Domingo nous apprend que ce 2 mai est jour de fête communautaire, la communauté de "halliopongo" dont il est le président. Paré de son prestige de guide de corporation, il nous invite aux réjouissances. Dans une maison d'abord, et à la chapelle ensuite, veritable foyer communautaire. Prenant grand soin de nous, et malgré nos réserves timides, il nous immisce peu à peu au centre de l'assemblee d'une cinquantaine de personnes, nous presentant comme "amigos de Belgica". Entre dégustation de Chicha (alcool de mais fermenté) en jerican, d'alcools artisanaux aux saveurs et ardeurs diverses, de "mates d'abat" (pois), nous apprenons la raison de la célébration : la fête des croix, célébration bigarrée, mêlant religieux, croix protectrices de récoltes, danses traditionnelles, musiques locales et brass band. Les representants d'autres communautes viennent y rendre visite à Domingo, faire brûler de grands cierges artisanaux aux décorations chamarées, se recueillir devant les croix et prendre quelques "tragos", verres d'alcool. En partant, ces autres présidents saluent l'hôte, et les deux Belges, sortes d'ambassadeurs placés à sa droite un peu contre leur gré, les croix prenant place à gauche.
De cet amalgame de rites et de danses, de ce mélange d'espagnol et de quechua, de cette cohue de prieres et de couleurs, de cette assistance ou les "locos" designes par Domingo m'ont paru si nombreux (la faute a la qualite de l'alcool?), je garderai pour moi les seuls souvenirs visuels, sonores, d'ambiance. Face a cette sacralite bariolee, au coeur de la nuit et de la communaute, les photos m'auraient paru deplacées. Le lendemain, la fête prend une tournure plus religieuse et publique avec la procession des croix et la messe de bénédiction que nous écoutons depuis la pelouse de l'eglise. Apres quelques pirouettes des danseurs, coups de fouets de corde, apres avoir joué avec un mioche qui m'embrasse joyeusement les jambes en criant "Gringo...!", et bien qu'invités au diner par notre protecteur, nous trouvons qu'il est plus a propos de laisser Domingo à son rôle de maître de cérémonies. Le tour des vieilles pierres s'achève sur un joyeux chaos de croyances, de musiques, de danses et de cultures.
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