Un peu plus loin que le bout de la route
Lundi 04h30, Ivochote. Etablis au mieux sur les sièges d'un vieux bus, nous profitions de la derniere heure d'obscurité avant l'éveil de la ville et après le trajet nocturne accompli sur l'une des pires pistes. Le bus s'emblait y trebucher, se reprendre, et buter un peu plus loin sur une ornière ou une traversee de rio, désaxant meme un essieu ressoudé plus loin. Les chocs, les coups de klaxon à chaque virage et les craquements de la boite à vitesse me maintenaient éveillé, mais abattu, courbaturé, bourru. Lors des nombreuses joutes entre le chauffeur et sa premiere vitesse, j'esperais dans mon demi sommeil que le bus doive s'immobiliser, permettant quelques dizaines de minutes de repos. Le bus était maintenant arrêté, rangé à la suite des autres sur la voie de terre descendant à son terme, le pont piéton suspendu traversant le rio Urubamba et menant à Ivochote.
Au bord de cet affluent de l'Amazone, la ville piétone a des allures de western du bout du monde. A deux pas de la pricipale rue terreuse, d'une centaine de metres et traversée par des ruisseaux, se sont deployées les habitations d'adobe. Le ciel y est bas, la température moyenne, l'atmosphere grise. A 06h00 (AM!), les odeurs de petit dejeuner "riz-poulet" provenant de la seule cantine fréquentée nous accueillent. C'est l'unique gargote à posséder un groupe éléctrogene et une télévision. Le soir, les habitants s'accoudent à son muret extérieur pour suivre jusqu'à environ 21h00 les actualités des idoles peruviénnes, blanches. Après, la ville est dans le noir.
C'est la region de la famille de Yuri, le jeune gérant de notre petite auberge qui aimerait developper une activité touristique. Pour pas cher, mais sans vraiment d'organisation, il nous entraine avec Xavier et Vincent sur les sentiers de la "Selva", la forêt, pour visiter ses oncles. Ils y cultivent café, cacao, bananes, oranges, papaye,... Auprès des dindons, poules, cochons et chiens galeux, sa tante nous invite à manger le plat soupe, a côté des cochons d'inde, élevés entre les casseroles ou ils finiront.
Nous l'indemnisons enuite; ici, peu de choses sont gratuites, même le stop, et même pour les locaux.
Au détour d'un sentier de montagne humide, et à plusieurs heures de marche de Ivochote, nous découvrons une école. Avant de faire une petite partie de foot, les instituteurs qui y resident nous expliquent que les élèves provenant de tout un versant ne peuvent la fréquenter les jours de trop grosse pluie car les ruisseaux ne peuvent alors plus etre traversés.
Le lendemain, nous descendons le rio Urubamba en direction de Timpia dans une des longues pirogues à moteur du "Parrain" d'Ivochote, également proprietaire du restaurant et qui a eu la bonne idee de baptiser son entreprise "Señor Huanca", sorte d'idole sacrée locale. La fin du voyage retour se fait dans la nuit. Pour se payer plus, le pilote a multiplié arrêts et détours. Heureusement, a la tombee de la nuit, les passages les plus dangereux etaient traversés.
Durant ces excursions, Yuri, qui "nous avait promis l'enfer de chaleur, humidite, moustiques", nous a fait découvrir la richesse de la nature locale : toucan, perroquets, aigles, oiseaux de toutes sortes, singes, arbres a fourmis enormes, tarentule,... Xavier a meme deloge deux scorpions, sans gravité, et j'ai fait la connaissance rapprochee du dard de deux abeilles demesurees. Selon Yuri, il y aurait des crocodiles dans le fleuve, et aussi des sirenes, que personne n'a vues, et qui seraient blondes a coup sur. Mais l'animal objet de toutes nos attention était le moustique, vecteur possible de malaria et occasion d'une competition entre prevention à l'européene et répulsifs locaux. La pharmacopée de ces derniers prévoit le lavage au savon noir et le badigeon à l'alcool. Resultat : 20 piqures en une heure pour notre guide amateur, qui s'est ensuite converti aux remèdes occidentaux.
Les autres souvenirs les plus marquants de ce voyage à l'extremité de l'artère, au commencement du poumon vert, prennent l'image de notre accompagnateur, animé par l'obsession de se differencier physiquement des indigenes; son rapport assez proche à l'argent, comme beaucoup de commercants péruviens qui se "trompent" en rendant la monnaie; les nuits sous un baldaquin en moustiquaire; et le manque d'éducation a l'écologie. Sur les chemins et dans les transports en commun, les natifs jettent bouteilles en plastique, embalages,... Très peu utilisent les rares poubelles. A la réflexion, difficile de les accuser. En plus de l'absence d'iniciation au problème, ils apercoivent comme nous, au bord des routes, les décharges sauvages qui pululent, souvent dans les tournants. Là où les camions effectuant le ramassage peuvent plus facilement reculer et déverser le contenu de leur benne.
Au bord de cet affluent de l'Amazone, la ville piétone a des allures de western du bout du monde. A deux pas de la pricipale rue terreuse, d'une centaine de metres et traversée par des ruisseaux, se sont deployées les habitations d'adobe. Le ciel y est bas, la température moyenne, l'atmosphere grise. A 06h00 (AM!), les odeurs de petit dejeuner "riz-poulet" provenant de la seule cantine fréquentée nous accueillent. C'est l'unique gargote à posséder un groupe éléctrogene et une télévision. Le soir, les habitants s'accoudent à son muret extérieur pour suivre jusqu'à environ 21h00 les actualités des idoles peruviénnes, blanches. Après, la ville est dans le noir.
C'est la region de la famille de Yuri, le jeune gérant de notre petite auberge qui aimerait developper une activité touristique. Pour pas cher, mais sans vraiment d'organisation, il nous entraine avec Xavier et Vincent sur les sentiers de la "Selva", la forêt, pour visiter ses oncles. Ils y cultivent café, cacao, bananes, oranges, papaye,... Auprès des dindons, poules, cochons et chiens galeux, sa tante nous invite à manger le plat soupe, a côté des cochons d'inde, élevés entre les casseroles ou ils finiront.
Nous l'indemnisons enuite; ici, peu de choses sont gratuites, même le stop, et même pour les locaux.
Au détour d'un sentier de montagne humide, et à plusieurs heures de marche de Ivochote, nous découvrons une école. Avant de faire une petite partie de foot, les instituteurs qui y resident nous expliquent que les élèves provenant de tout un versant ne peuvent la fréquenter les jours de trop grosse pluie car les ruisseaux ne peuvent alors plus etre traversés.
Le lendemain, nous descendons le rio Urubamba en direction de Timpia dans une des longues pirogues à moteur du "Parrain" d'Ivochote, également proprietaire du restaurant et qui a eu la bonne idee de baptiser son entreprise "Señor Huanca", sorte d'idole sacrée locale. La fin du voyage retour se fait dans la nuit. Pour se payer plus, le pilote a multiplié arrêts et détours. Heureusement, a la tombee de la nuit, les passages les plus dangereux etaient traversés.
Durant ces excursions, Yuri, qui "nous avait promis l'enfer de chaleur, humidite, moustiques", nous a fait découvrir la richesse de la nature locale : toucan, perroquets, aigles, oiseaux de toutes sortes, singes, arbres a fourmis enormes, tarentule,... Xavier a meme deloge deux scorpions, sans gravité, et j'ai fait la connaissance rapprochee du dard de deux abeilles demesurees. Selon Yuri, il y aurait des crocodiles dans le fleuve, et aussi des sirenes, que personne n'a vues, et qui seraient blondes a coup sur. Mais l'animal objet de toutes nos attention était le moustique, vecteur possible de malaria et occasion d'une competition entre prevention à l'européene et répulsifs locaux. La pharmacopée de ces derniers prévoit le lavage au savon noir et le badigeon à l'alcool. Resultat : 20 piqures en une heure pour notre guide amateur, qui s'est ensuite converti aux remèdes occidentaux.
Les autres souvenirs les plus marquants de ce voyage à l'extremité de l'artère, au commencement du poumon vert, prennent l'image de notre accompagnateur, animé par l'obsession de se differencier physiquement des indigenes; son rapport assez proche à l'argent, comme beaucoup de commercants péruviens qui se "trompent" en rendant la monnaie; les nuits sous un baldaquin en moustiquaire; et le manque d'éducation a l'écologie. Sur les chemins et dans les transports en commun, les natifs jettent bouteilles en plastique, embalages,... Très peu utilisent les rares poubelles. A la réflexion, difficile de les accuser. En plus de l'absence d'iniciation au problème, ils apercoivent comme nous, au bord des routes, les décharges sauvages qui pululent, souvent dans les tournants. Là où les camions effectuant le ramassage peuvent plus facilement reculer et déverser le contenu de leur benne.
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